2280. Peut-être s'y en trouvera-t-il vingt, signifie s'il n'y a pas quelque combat, mais que néanmoins il y ait du bien : on le voit par la signification de vingt. Comme tous les nombres, qui sont nommés dans la Parole, signifient des choses et des états, ainsi qu'il, a été souvent dit et expliqué. Voir numéro 2252, il en est aussi de même de Vingt ; et la signification de ce nombre peut devenir évidente par cela qu'il dérive de deux fois Dix.
Dans la Parole, Dix, comme aussi les Dîmes, signifie les reliquiae, qui désignent tout bien et tout vrai que le Seigneur insinue chez l'homme depuis l'enfance jusqu'au dernier instant de la vie ; il en sera parlé dans le Verset suivant ; deux fois dix ou deux dîmes, c'est-à-dire vingt, signifient la même chose, savoir, le bien, mais dans un degré supérieur. Les Reliquiae signifient trois genres de bien, savoir, les Biens de l'enfance, les Biens de l'ignorance et les Biens de l'intelligence : les Biens de l'enfance sont ceux qui sont insinués dans l'homme depuis sa première naissance jusqu'à l'âge où il commence à être instruit et à savoir quelque chose ; les Biens de l'ignorance sont insinués, quand il s'instruit et commence à savoir quelque chose ; les Biens de l'intelligence sont insinués, quand il peut réfléchir sur ce qui est bien et sur ce qui est vrai : le Bien de l'enfance existe depuis l'enfance de l'homme jusqu'à la dixième année de son âge ; le Bien de l'ignorance depuis cet âge jusqu'à sa vingtième année ; à partir de cette année l'homme commence à devenir rationnel et à avoir la faculté de réfléchir sur le bien et le vrai, et à s'acquérir le bien de l'intelligence : c'est le Bien de l'ignorance qui est signifié par Vingt, parce que ceux qui sont dans le bien de l'ignorance ne viennent dans aucune tentation, car personne n'est tenté avant de pouvoir réfléchir et percevoir à sa manière ce que c'est que le bien et ce que c'est que le vrai. Dans les deux Versets précédents, il a été question de ceux qui ont reçu les biens par les tentations ; maintenant, dans ce Verset, il s'agit de ceux qui ne sont point dans les tentations et qui néanmoins ont le bien : comme Vingt signifie ceux qui ont ce bien, qu'on nomme le bien de l'ignorance, c'est pour cela que tous ceux qui sortirent d'Egypte furent recensés depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et, ainsi qu'il est dit, tout homme sortant pour l'armée, ce qui désignait ceux qui n'étaient plus dans le bien de l'ignorance, et dont il est parlé dans les Nombres 1:20, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 38, 40, 42, Nombres 26:4. C'est pour cela aussi que tous ceux qui étaient au-dessus de vingt ans, moururent dans le désert, - Nombres 32:10-11, - parce que le mal a pu leur être imputé, et parce qu'ils représentaient ceux qui succombent dans les tentations : c'est encore par cela que l'estimation de l'enfant mâle, depuis l'âge de cinq ans jusqu'à l'âge de vingt ans fut fixée à Vingt Sicles, - Lévitique 27:5, - et l'autre estimation de l'âge de vingt ans à soixante, était fixée à cinquante sicles, - Lévitique 27:3.
Voici l'état des choses à l'égard de ces biens, savoir, des biens de l'enfance, de l'ignorance et de l'intelligence : Le Bien de l'intelligence est le meilleur, car il est le Bien de la sagesse ; le Bien qui précède, savoir, le bien de l'ignorance, est un bien, il est vrai, mais comme il renferme peu d' intelligence, il ne peut être appelé bien de la sagesses, mais il est seulement un plan pour pouvoir le devenir ; les connaissances du bien et du vrai font que l'homme a de la sagesse comme homme : l'enfance elle-même, par laquelle est signifiée l'innocence, appartient non à l'enfance, mais à la sagesse, comme on pourra mieux le voir par ce qui sera dit, à la fin de ce chapitre, sur les enfants dans l'autre vie. Dans ce Verset, par vingt il n'est pas signifié, comme il a été dit, d'autre bien que le bien de l'ignorance ; ce bien est dit être non-seulement chez ceux qui sont au-dessus de vingt ans, mais encore chez tous ceux qui sont dans le bien de la charité et en même temps dans l'ignorance du vrai de la foi , comme la plupart de ceux qui ont de saintes pensées sur Dieu et de bonnes pensées sur le prochain ; et comme sont aussi tous ceux qui, lors de l'église, sont appelés Gentils et vivent pareillement dans le bien de la charité ; les uns et les autres, quoi qu'ils ne soient point dans les vrais de la foi, ont néanmoins, parce qu'ils sont dans le bien, la faculté de recevoir les vrais de la foi dans l'autre vie, de même que les enfants ; car leur intellectuel n'a pas encore été infecté par les principes du faux, et leur volontaire n'a pas été par conséquent confirmé dans la vie du mal, parce qu'ils ignorent ce qui est faux et ce qui est mal ; et la vie de la charité a cela de particulier, que le faux et le mal de l'ignorance peuvent facilement être pliés au vrai et au bien ; il n'en est pas de même chez ceux qui se sont confirmés dans les opposés du vrai et ont en même temps vécu dans les opposés du bien. A d'autres égards les deux dîmes, dans la Parole, signifient le bien tant céleste que spirituel ; le bien céleste, ainsi que le spirituel qui en résulte, est signifié par les deux dîmes dont chaque pain de proposition et des faces était composé, - Lévitique 24:5, - et le bien spirituel par les deux dîmes du gâteau sur le sacrifice du bélier, - Nombres, 6. , 20, 28, , :
Par la Divine Miséricorde du Seigneur, il en sera parlé ailleurs.