9198. Aucune veuve, signifie ceux qui sont dans le bien sans le vrai, et cependant désirent le vrai : on le voit par la si-gnification de la veuve, en ce que c'est le bien sans le vrai, et cependant désirant le vrai ; que la veuve ait cette signification, c'est parce qu'un homme (vir) signifie le vrai, et sa femme le bien ; la femme d'un homme, devenue veuve, signifie donc le bien sans le vrai. Mais dans un sens encore plus intérieur la veuve signifie le vrai sans le bien, et cela parce que dans ce sens le mari signifie le bien et son épouse le vrai, voir numéros 3236, 4510, 4823 ; dans ce sens le Seigneur d'après le Divin Bien est appelé Mari et Fiancé, et son Royaume et son Église, d'après la réception du Divin Vrai qui procède du Seigneur, sont appelés épouse et fiancée, numéro 9182 ; or, comme ici il s'agit, non pas de l'Église céleste du Seigneur, mais de l'Église spirituelle, la veuve signifie celui qui est dans le bien et non dans le vrai, et cependant désire le vrai ; il en est de même de l'orphelin ; celui-ci, dans le sens intime ou céleste, signifie ceux qui sont dans le bien et désirent le vrai ; voir ce qui a été rapporté et expliqué sur la signification de la veuve et de l'orphelin dans le sens céleste, numéro 4844, à quoi il convient d'ajouter ce que le Seigneur a dit de la Veuve de Sarepta, dans Luc :
« En vérité je vous dis que nul prophète n'est reçu dans sa patrie ; en vérité je vous dis qu'il y avait plusieurs veuves dans les jours d'Élie en Israël, lorsque fut fermé le ciel pendant trois ans et six mois, tellement qu'il y eut une famine grande sur toute la terre ; à aucune d'elles cependant ne fut envoyé Élie, si ce n'est a Sarepta de Sidon, à une femme veuve. “ - Luc 4:25, 26 ;
Comme toutes les paroles que le Seigneur prononça ont été prononcées d'après le Divin, voilà pourquoi elles ont un sens interne ; et dans ce sens il s'agit du Seigneur Lui-même, de sou Royaume et de l'Église ; en conséquence ce qui a été entendu par le Seigneur dans ce sens par les paroles qu'il a prononcées sur la Veuve de Sarepta de Sidon, devient évident si elles sont développées : Que nul prophète n'est reçu dans sa patrie, signifie que le Seigneur, et le Divin Vrai qui procède de Lui, sont moins reçus et moins aimés de cœur au dedans de l'Église que hors de l'Église ; il parlait aux Juifs chez qui alors était l'Église ; que le Seigneur ait été moins reçu par les Juifs que par les Nations qui étaient hors de l'Église, cela est notoire : il en est de même aujourd'hui dans l'Église qui d'après Lui est appelée Chrétienne ; il est vrai que dans cette Église le Seigneur a été reçu par la doctrine, mais toujours est-il qu'il en est peu qui Le reçoivent d'après la reconnaissance du cœur, et qu'il en est encore bien moins qui Le reçoivent d'après l'affection de l'amour : il en est autrement des nations converties hors de l'Église, celles-ci Le vénèrent et L'adorent comme leur unique Dieu, et elles disent de bouche et pensent de cœur qu'elles Le reconnaissent pour Dieu, parce qu'il a apparu dans une forme humaine, numéro 5256 ; c'est le contraire au dedans de l'Église ; là, parce qu'il est né Homme, il est difficilement reconnu de cœur pour Dieu, les hommes de l'Église font son Humain semblable à leur humain, quoiqu'ils sachent que son Père était Jéhovah et non un homme ; d'après cela, on voit clairement ce qui a été entendu dans le sens interne par
« nul prophète n'a été reçu dans sa patrie. » Le prophète dans ce sens est le Seigneur quant au Divin Vrai, ainsi quant à la Doctrine de l'Église ; que le Prophète soit celui qui enseigne, et dans le sens abstrait la doctrine, et quand il s'agit du Seigneur le Divin Vrai ou la Parole, on le voit ci-dessus, numéro 9188 f. Il y avait plusieurs veuves dans les jours d'Elie en Israël, signifie dans le sens interne l'état de la reconnaissance du Vrai Divin d'après la Parole dans l'Église ; en effet, les veuves sont ceux qui sont dans le bien sans le vrai, comme il a été dit ci-dessus ; Élie est le Seigneur quant à la Parole ; les jours d'Elie sont l'état de réception du Vrai Divin d'après la Parole alors ; et Israël est l'Église ; qu'Élie ait représenté le Seigneur quant à la Parole, on le voit dans la Préface du Chapitre 18 de la Genèse, et numéros 2762, 5247f., 8029 ; on voit aussi que les jours sont l'état, numéros 893, 2788, 3462, 3785, 4850, 6110, 8426 ; et qu'Israël est l'Église, numéros 4286, 6426, 6637, 8805. Lorsque fut fermé le ciel pendant trois ans et six mois, signifie la vastation complète de l'Église interne ; en effet, le ciel est l'interne de l'Église ; trois ans et six mois, c'est jusqu'au plein ; que le ciel soit l'interne de l'Église, on le voit, numéros 1733, 1850, 3355, 4535 ; le ciel est dit fermé, quand cet interne a été dévasté ou n'est plus ; que trois ans et six mois, ce soit jusqu'au plein, on le voit par la signification des 1260 jours dans l'A-pocalypse , lesquels jours font trois ans et six mois, en ce que c'est jusqu'au plein ou jusqu'à la fin ; pareillement par la signification de trois jours et demi, - Apocalypse 11:9, .
Puis par la signification d'un temps et des temps et la moitié d'un temps, Apocalypse 12:14 ; et dans Daniel 12:7 ;
En ce que c'est jusqu'au plein ou jusqu'à la fin. Tellement qu'il y eut une famine grande sur toute la terre, signifie la vastation aussi de l'Église externe, car la famine est le manque et la désolation du vrai et du bien, numéros 3364, 5277, 5279, 5281, 5300, 5360, 5376, 5415, 5576, 6110, 7102 ; et la terre est l'Église externe, numéros 1262, 1413, 1733, 1850, 2117, 2118 (fin), 3355, 4535, 5577, 8011, 8732. A aucune d'elles cependant ne fut envoyé Elie, signifie le Seigneur quant à la Parole, ainsi la Parole du Seigneur, non vers d'autres, parce qu'elle n'aurait pas été reçue ailleurs ; car Élie, comme il a été dit ci-dessus, est le Seigneur quant à la Parole. Si ce n'est à Sarepla de Sidon, à une femme veuve, signifie si ce n'est à ceux qui sont dans le bien et désirent le vrai ; il est dit Sarepta de Sidon, parce que Sidon signifie les connaissances du bien et du vrai, numéro 1201 ; que la femme veuve soit celui qui est dans le bien et désire le vrai, on le voit clairement d'après ce passage, et principalement d'après ce qui en est rapporté dans le Premier Livre des Rois, où sont ces paroles :
« Élie vint à Sarepta de Sidon vers une femme veuve, afin qu'elle le sustentât ; il lui dit de prendre pour lui un peu d'eau, afin qu'il bût, ; ensuite de prendre pour lui un morceau de pain dans sa main ; elle lui dit qu'elle avait si peu de farine dans une cruche, et si peu d'huile dans une fiole, qu'il n'y en avait que pour faire un gâteau pour elle et pour son fils ; Élie lui dit : Fais-moi un petit gâteau en premier lieu, et apporte-le moi ; et pour toi et pour ton fils fais-en en second lieu : elle fit ainsi ; et la cruche de farine ne fut point consommée, et la fiole d'huile ne manqua point. » - ;
L'obéissance, et le désir du bien pour le vrai, sont décrits en ce que d'après l'ordre du Prophète elle lui donna de l'eau, et qu'ensuite du peu qu'elle avait elle fit en premier lieu un gâteau pour lui, et en second lieu pour elle et pour son fils ; et que par suite elle fut enrichie du bien du vrai, par cela que la cruche de farine ne fut pas consommée, et que la fiole d'huile ne manqua pas ; car l'eau dans le sens interne est le vrai, numéros 2702, 3058, 3424, 4976, 5668, 8568 ; la farine est le vrai d'après le bien, numéro 2177 ; l'huile est le bien de l'amour, numéros 886, 4582, 4638 ; et le gâteau de farine et d'huile est le vrai conjoint à son bien, numéro 7978 ; d'après cela, il est évident que la Veuve est celui qui est dans le bien et désire le vrai ; le bien et son désir pour le vrai sont décrits par la charité envers le prophète plus grande qu'envers elle et son fils ; le prophète est la doctrine du vrai, comme il a été montré ci-dessus. D'après cela, on voit clairement quelle est la Parole, c'est-à-dire qu'elle renferme en elle des arcanes du ciel, qui ne se présentent pas dans la lettre, lorsque cependant dans chacune des expressions que le Seigneur a prononcées Lui-même, quand il était dans le monde, et qu'il a antérieurement prononcées par les Prophètes, il y a des choses célestes, et entièrement Divines, et élevées au-dessus du sens de la lettre ; et cela, non-seulement dans chaque mot, mais aussi dans chaque syllabe des mots, et même dans chaque accent des syllabes ; mais que cela soit ainsi, qui est-ce qui le croit ? Et cependant c'est une chose certaine, pour moi absolument prouvée et devenue indubitable, dont il sera, d'après la Divine Miséricorde du Seigneur, parlé ailleurs.