24. V. LA PLURALITÉ DES DIEUX DANS LES SIÈCLES ANCIENS, ET AUSSI DE NOS JOURS, N'A EXISTÉ QUE PARCE QU'ON N'A PAS COMPRIS LE DIVIN ÊTRE.

Que l'Unité de Dieu ait été intimement gravée dans le mental de chaque homme, parce qu'elle est dans le milieu de toutes les choses qui influent de Dieu dans l'âme de l'homme, c'est ce qui a été montré ci-dessus numéro 8: mais si néanmoins elle n'est pas descendue de là dans l'Entendement humain, cela vient de ce que les connaissances, par lesquelles il faut que l'homme monte au-devant de Dieu, ont manqué ; chacun, en effet, doit préparer à Dieu le chemin, c'est-à-dire, doit se préparer à la réception, et cela doit se faire par les connaissances. Les connaissances qui ont manqué, de sorte que l'entendement n'a pu pénétrer jusqu'à voir que Dieu est un, qu'il n'y a pas de Divin Être possible s'il n'est Unique, et que tout ce qui appartient à la nature vient de ce Divin Être Unique, sont les suivantes:

1° Jusqu'à présent personne n'avait rien su du Monde Spirituel, où sont les Esprits et les Anges, et dans lequel tout homme vient après la mort.

2° On avait pareillement ignoré que dans ce Monde il y a un Soleil, lequel est le pur Amour procédant de Jéhovah Dieu, qui est au milieu de ce Soleil ;

3° Qu'il procède de ce Soleil une Chaleur qui dans son essence est l'Amour, et une Lumière qui dans son essence est la Sagesse;

4° Que par suite toutes les choses qui sont dans ce Monde sont Spirituelles, affectent l'homme Interne, et constituent sa Volonté et sont Entendement ;

5° Que Jéhovah Dieu par son Soleil a non-seulement produit le Monde Spirituel, et toutes les choses spirituelles de ce monde, qui sont innombrables et substantielles, mais aussi le Monde naturel et toutes les choses naturelles de ce monde, qui sont de même innombrables, mais matérielles.

6° Personne jusqu'à présent n'a su la différence qu'il y a entre le Spirituel et le Naturel, ni même ce que c'est que le Spirituel dans son essence ;

7° Ni qu'il y a trois Degrés de l'Amour et de la Sagesse, selon lesquels les Cieux angéliques ont été mis en ordre ;

8° Ni que le Mental humain a été distingué en autant de degrés, et cela, pour qu'il puisse après la mort être élevé dans l'un des trois Cieux, ce qui se fait selon sa vie et en même temps selon sa foi ;

9° Ni enfin, que toutes ces choses n'ont pu, quant à un seul point, exister que par le Divin Être, qui est le Soi-Même en soi, et ainsi le Premier et le Principe d'où procèdent toutes choses. Ces connaissances par lesquelles cependant l'homme doit monter et connaître le Divin Être, ont manqué jusqu'à présent. Il est dit que l'homme monté, mais il est entendu qu'il est élevé par Dieu ; car l'homme a le Libre arbitre de s'acquérir des Connaissances, et selon qu'il s'en acquiert d'après la Parole, au moyen de l'Entendement, il aplanit le chemin par lequel Dieu descend et l'élève. Les connaissances par lesquelles se fait l'ascension pour l'Entendement humain, Dieu tenant l'homme par la main et le conduisant, peuvent être comparées aux degrés de l'échelle que Jacob vit appuyée sur la terre, et dont le sommet atteignait le Ciel, par laquelle des Anges montaient, et au dessus de laquelle se tenait Jéhovah. - Genèse 28:12-13. Il est tout autrement quand ces Connaissances manquent, ou quand l'homme les méprise ; alors l'Élévation de l'entendement peut être comparée à une échelle dressée de terre vers une fenêtre du premier étage d'un Palais magnifique, où demeurent des hommes, et non vers les fenêtres du second étage où demeurent des Esprits, et moins encore vers les fenêtres du troisième étage où demeurent des Anges; il arrive de là que l'homme n'habite que dans les atmosphères et dans les choses matérielles de la nature, dans lesquelles il tient ses yeux, ses oreilles et ses narines, et desquelles il ne puise sur le Ciel et sur l'Être et l'Essence de Dieu d'autres idées que des idées atmosphériques et matérielles; et l'homme qui pense d'après ces idées ne peut en rien juger de Dieu, s'il existe ou s'il n'existe pas, s'il est un ou s'ils sont plusieurs, ni, à plus forte raison, quel il est quant à son Être et quant à son Essence. C'est de là qu'est provenue la Pluralité des dieux dans les siècles anciens, et aussi de numéros jours.