8943. Et tu le profanerais, signifie qu'alors le culte serait nul : on le voit par la signification de profaner, en ce que c'est faire qu'il n'y ait aucun culte ; en effet, ce qui provient de la propre intelli gence est en soi dépourvu de vie, et même spirituellement mort, car le propre de l'homme n'est que mal ; si donc le culte Divin est fait d'après le propre, ce culte n'est autre chose que le culte d'une idole, d'une image taillée ou d'une image de fonte, dans lesquelles il n'ya point de respiration, c'est-à-dire, point de vie ; mais ce qui provient de la Parole sert seul pour le culte Divin, puisque cela en soi est vivant ; en effet, en dedans de chaque chose de la Parole il y a le sens interne qui traite du Royaume du Seigneur, et en dedans de ce sens il y a le Divin, car la Parole dans son sens intime traite du Seigneur seul ; c'est de là et non d'autre part que proviennent la sainteté et la vie de la Parole : la Parole est comme un homme Divin, le sens littéral en est comme le corps, et le sens interne en est comme l'ârne ; de là il est évident que le sens littéral vit par le sens interne. Il semble que le sens littéral s'évanouit ou meurt par le sens interne ; mais c'est le contraire, il ne s'évanouit point, encore moins meurt-il, mais il vit par le sens interne. Maintenant, d'après cela, on voit que le culte vraiment Divin existe par les choses qui proviennent de la Parole, et nullement par celles qui proviennent de la propre intelligence ; de là vient que ces mots si tu faisais passer le ciseau sur l'Autel, tu le profanerais, signifient que si les choses qui doivent appartenir au culte Divin étaient tirées, non pas de la Parole, mais de la propre intelligence, le culte serait nul.