Bible

 

Lamentations 2

Studie

   

1 [Aleph.] Comment est-il arrivé que le Seigneur a couvert de sa colère la fille de Sion tout à l’entour, comme d’une nuée, et qu’il a jeté des cieux en terre l’ornement d’Israël, et ne s’est point souvenu au jour de sa colère du marchepied de ses pieds?

2 [Beth.] Le Seigneur a abîmé, et n’a point épargné toutes les habitations de Jacob, il a ruiné par sa fureur les forteresses de la fille de Juda, [et] l’a jetée par terre; il a profané le Royaume et ses principaux.

3 [Guimel.] Il a retranché toute la force d’Israël par l’ardeur de sa colère; il a retiré sa dextre en arrière de devant l’ennemi; il s’est allumé dans Jacob comme un feu flamboyant, qui l’a consumé tout à l’environ.

4 [Daleth.] Il a tendu son arc comme un ennemi; sa dextre y a été appliquée comme celle d’un adversaire; et il a tué tout ce qui était agréable à l’œil dans le tabernacle de la fille de Sion; il a répandu sa fureur comme un feu.

5 [He.] Le Seigneur a été comme un ennemi ; il a abîmé Israël, il a abîmé tous ses palais, il a dissipé toutes ses forteresses, et il a multiplié dans la fille de Juda le deuil et l’affliction.

6 [Vau.] Il a mis en pièces avec violence son domicile, comme [la cabane] d’un jardin; il a détruit le lieu de son Assemblée; l’Eternel a fait oublier dans Sion la fête solennelle et le Sabbat, et il a rejeté dans l’indignation de sa colère le Roi et le Sacrificateur.

7 [Zajin.] Le Seigneur a rejeté au loin son autel, il a détruit son Sanctuaire; il a livré en la main de l’ennemi les murailles de ses palais; ils ont jeté leurs cris dans la maison de l’Eternel comme aux jours des fêtes solennelles.

8 [Heth.] L’Eternel s’est proposé de détruire la muraille de la fille de Sion; il y a étendu le cordeau, et il n’a point retenu sa main qu’il ne l’ait abîmée; et il a rendu désolé l’avant-mur, et la muraille, ils ont été détruits tous ensemble.

9 [Theth.] Ses portes sont enfoncées en terre, il a détruit et brisé ses barres; son Roi et ses principaux sont parmi les nations; la Loi n’[est] plus, même ses Prophètes n’ont trouvé aucune vision de par l’Eternel.

10 [Jod.] Les Anciens de la fille de Sion sont assis à terre, [et] se taisent; ils ont mis de la poudre sur leur tête, ils se sont ceints de sacs; les vierges de Jérusalem baissent leurs têtes vers la terre.

11 [Caph.] Mes yeux sont consumés à force de larmes, mes entrailles bruient, mon foie s’est répandu en terre, à cause de la plaie de la fille de mon peuple, parce que les petits enfants et ceux qui têtaient sont pâmés dans les places de la ville.

12 [Lamed.] Ils ont dit à leurs mères : où [est] le froment et le vin? lorsqu’ils tombaient en faiblesse dans les places de la ville, comme un homme blessé à mort, et qu’ils rendaient l’esprit au sein de leurs mères.

13 [Mem] Qui prendrai-je à témoin envers toi? Qui comparerai-je avec toi, fille de Jérusalem, et qui est-ce que je t’égalerai, afin que je te console, vierge fille de Sion; car ta plaie est grande comme une mer? Qui est celui qui te guérira?

14 [Nun.] Tes Prophètes t’ont prévu des choses vaines et frivoles, et ils n’ont point découvert ton iniquité pour détourner ta captivité; mais ils t’ont prévu des charges vaines, et propres à te faire chasser.

15 [Samech.] Tous les passants ont battu des mains sur toi, ils se sont moqués, et ils ont branlé leur tête contre la fille de Jérusalem, [en disant] : est-ce ici la ville de laquelle on disait : la parfaite en beauté; la joie de toute la terre?

16 [Pe.] Tous tes ennemis ont ouvert leur bouche sur toi, ils se sont moqués, ils ont grincé les dents, et ils ont dit : nous [les] avons abîmés; vraiment c’est ici la journée que nous attendions, nous [l’]avons trouvée, nous l’avons vue.

17 [Hajin.] L’Eternel a fait ce qu’il avait projeté, il a accompli sa parole qu’il avait ordonnée depuis longtemps; il a ruiné et n’a point épargné, il a réjoui sur toi l'ennemi, il a fait éclater la force de tes adversaires.

18 [Tsadi.] Leur cœur a crié au Seigneur. Muraille de la fille de Sion, fais couler des larmes jour et nuit, comme un torrent; ne te donne point de repos; [et] que la prunelle de tes yeux ne cesse point.

19 [Koph.] Lève-toi [et] t’écrie de nuit sur le commencement des veilles; répands ton cœur comme de l’eau en la présence du Seigneur; lève tes mains vers lui, pour l’âme de tes petits enfants qui pâment de faim aux coins de toutes les rues.

20 [Resch.] Regarde, ô Eternel! et considère à qui tu as ainsi fait. Les femmes n’ont-elles pas mangé leur fruit, les petits enfants qu’elles emmaillottaient? Le Sacrificateur et le Prophète n’ont-ils pas été tués dans le Sanctuaire du Seigneur?

21 [Scin.] Le jeune enfant et le vieillard ont été gisants à terre par les rues; mes vierges et mes gens d’élite sont tombés par l’épée; tu as tué au jour de ta colère, tu as massacré, tu n’as point épargné.

22 [Thau.] Tu as convié comme à un jour solennel mes frayeurs d’alentour, et nul n’est échappé, ni demeuré de reste au jour de la colère de l’Eternel; ceux que j’avais emmaillottés et élevés, mon ennemi les a consumés.

   

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Arcanes Célestes # 6377

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6377. Il lave dans le vin son vêtement, signifie que son naturel est le Divin Vrai procédant de son Divin Bien : on le voit par la signification de laver, en ce que c'est purifier, numéro 3147 ; par la signification du vin, en ce qu'il est le bien de l'amour à l'égard du prochain, et le bien de la foi, et dans le sens suprême le Divin Vrai procédant du Divin Bien du Seigneur, ainsi qu'il va être expliqué ; et par la signification du vêtement, en ce qu'il est l'extérieur qui couvre l'intérieur, numéro 5248, ainsi le naturel, car le naturel est extérieur et couvre le rationnel qui est intérieur ; de là aussi le vêtement est le vrai, parce que le vrai est extérieur et couvre le bien qui est intérieur, numéros 2576, 4545, 4763, 5319, 5954. Que le vin soit l'amour à l'égard du prochain et le bien de la foi, on peut le voir d'après ce qui a été expliqué sur le Pain et le Vin dans la Sainte-Cène, numéros 2165, 2177, 3464, 4581, 5915, à savoir, que le Pain est le bien de l'amour céleste, et que le Vin est le bien de l'amour spirituel : on peut encore le voir par la minchah et par la libation dans les sacrifices ; la minchah y signifiait le bien de l'amour, et la libation le bien de la foi ; la minchah se composait de choses qui signifiaient le bien de l'amour, et la libation consistait en vin qui signifiait le bien de la foi ; les sacrifices eux-mêmes étaient aussi appelés le pain, numéro 2165 ; que dans les sacrifices on employât une libation faite avec du vin, on le voit, Lévitique 23:12-13, 18, Nombres 28:6-7, , et suivants.

Que le Vin signifie l'amour à l'égard du prochain et le bien de la foi, cela est encore évident dans Ésaïe :

« Quiconque a soif, allez vers les eaux, et qui n'a point d'argent, allez, achetez et mangez ; et allez, achetez sans argent et sans prix du Vin et du lait. » - Ésaïe 55:1.

Il n'est personne qui ne puisse savoir que ce qu'ils devaient acheter, ce n'était ni du vin ni du lait, mais ce qui est signifié par le vin et par le lait, c'est-à-dire, l'amour à l'égard du prochain et la foi ; ces choses sont données par le Seigneur sans argent et sans prix.

Dans Osée :

« L'Aire et le Pressoir ne les repaîtront pas, et le moût leur mentira : Ephraïm retournera en Egypte, et en Assyrie l'impur ils mangeront : ils ne feront pas à Jéhovah des libâtions de vin, et agréables ne seront pas pour Lui leurs sacrifices, » - Osée 9:2-3, 4.

Là aussi, dans le sens interne, il s'agit du bien de l'amour et du bien de la foi, en ce qu'ils cesseront ; le bien de l'amour est l'aire d'après le blé qu'elle contient, et d'après le pain qui en provient ; le bien de la foi est le pressoir, le moût et la libation de vin ; Éphraïm retournera en Egypte, c'est l'Intellectuel qui consultera les scientifiques sur les arcanes de la foi ; en Assyrie ils mangeront l'impur, c'est d'après le raisonnement qui en provient ; qu'Éphraïm soit l'Intellectuel de l'Église, on le voit, numéro 5354, 6222, 6238, 6267 ; et l'Egypte le scientifique, numéro 1164, 1165, 1186, 1462, 5702 ; et l'Assyrie le raisonnement, numéro 1186 ; la série elle-même montre même clairement que, dans ces paroles, il y a autre chose que ce qui apparaît dans la lettre ; car dans le sens interne ces paroles sont cohérentes, mais elles ne le sont pas dans le sens externe ; ainsi, il est dit que l'aire et le pressoir ne les repaîtront pas, et que le moût leur mentira, et aussitôt après il est dit qu'Ephraïm retournera en Egypte, et qu'en Assyrie l'impur ils mangeront ; et en outre, sans le sens interne, que signifieraient ces paroles,

« Éphraïm retournera en Egypte, et en Assyrie l'impur ils mangeront. »

La cessation de l'amour mutuel et du bien de la foi est aussi décrite par le pressoir et par le vin dans Jérémie :

« Sur ta vendange le dévastateur est tombé ; de là se sont retirées, l'allégresse et la joie, de Carmel, et de la terre de Moab ; car le Vin des pressoirs j'ai fait cesser ; ou ne foulera plus (avec) hédad. » - Jérémie 48:32-33. -Que le Vin signifie le bien de l'amour mutuel et de la foi, on le voit encore clairement dans Jean :

« J'entendis une voix du milieu des quatre Animaux, qui disait : A l'huile et au vin ne porte pas dommage. » - Apocalypse 6:6 ;

L'huile, c'est le bien de l'amour céleste, et le vin le bien de l'amour spirituel. La même chose est entendue par l'huile et le vin dans la parabole du Seigneur sur le Samaritain, dans Luc :

« Un certain samaritain voyageant, et voyant celui qui avait été blessé par les voleurs, fut ému de compassion ; c'est pourquoi s'approchant, il banda ses blessures, en y versant de l'huile et du vin. » - Luc 10:33-34.

Il y versa de l'huile et du vin, signifie qu'il exerça les œuvres de l'amour et de la charité ; que l'huile soit le bien de l'amour, on le voit, numéros 886, 3728 ; la même chose est signifiée par l'huile et le vin que les anciens versaient sur une statue, quand ils la sanctifiaient, - Genèse 35:14, numéros 4581, 4582. Que le Vin soit le bien de l'amour et de la foi, cela est évident par les parôles que le Seigneur prononça au sujet du vin, quand il instaura la Sainte Cène :

« Je vous dis que je ne boirai point désormais de ce fruit du cep jusqu'à ce jour, où je le boirai avec vous nouveau dans le Royaume de mon Père. " - Matthieu 26:29. Luc 22:17-18.

Chacun peut voir qu'il n'y boira point de vin, mais qu'il est signifié qu'il donnera le bien de l'amour et de la foi à ceux qui seront de son Royaume. Pareille chose est signifiée par le Vin, dans Ésaïe 24:9, 11. Lamentations 2:11-12. Osée 14:8. Amos 9:13-14, Luc 5:37-38, 39.

Comme le Vin signifie le bien de l'amour et de la foi, voilà pourquoi dans le sens suprême il signifie le Divin Vrai procédant du Divin Bien du Seigneur, car d'après ce vrai au moyen de l'influx l'homme, qui reçoit, a le bien de l'amour et de la foi. Puisque dans la Parole le plupart des expressions ont aussi le sens contraire, il en est de même du vin ; dans ce sens le Vin signifie le faux d'après le mal, comme dans Ésaïe :

« Malheur à ceux qui se lèvent matin, dès l'aurore, pour poursuivre la cervoise, qui demeurent jusqu'au crépuscule pour que le vin les échauffe ! Malheur aux héros pour boire le vin, et aux hommes de vigueur pour mêler la cervoise ! » - Ésaïe 5:11, 22.

Dans le Même :

« Même ceux-ci par le vin s'égarent, et par la cervoise ils se fourvoient : le prêtre et le prophète s'égarent par la cervoise, ils sont absorbés par le vin, ils s'égarent par la cervoise, ils s'égarent parmi les voyants, ils chancellent en jugement. " - Ésaïe 28:7.

Dans le Même :

« Les pasteurs ne savent pas comprendre, tous à leur chemin retournent ; venez je prendrai du vin, et nous nous enivrerons de cervoise ; » il y aura, comme aujourd'hui, demain grande abondance. “ - Ésaïe 56:11-12, . - Et en outre dans Jérémie 13:12. . . Psaumes 75:9. Deutéronome 32:33.

Le faux d'après le mal est aussi signifié par :

« le calice du vin de la colère, » - Jérémie 25:15-16. Apocalypse, XF 8, 10. Jérémie 16:19 ,

« le pressoir du vin de la fureur de la colère de Dieu. “ - Apocalypse 19:15 ,

« le vin de la scortation, » - .

  
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Arcanes Célestes # 3147

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3147. Et de l'eau pour laver ses pieds, signifie la purification là : on le voit par la signification de l'eau pour laver ou de laver avec de l'eau, en ce que c'est purifier, comme il va être expliqué ; et par la signification des pieds, en ce qu'ils sont les naturels, ou, ce qui est de même, les choses qui sont dans l'homme naturel, numéro 2162. Dans l'Église Représentative c'était une coutume de laver les pieds avec de l'eau, et par là de signifier que les souillures de l'homme naturel devaient être nettoyées : les souillures de l'homme naturel sont toutes les choses qui appartiennent à l'amour de soi et à l'amour du monde ; quand ces souillures ont été nettoyées, les biens et les vrais influent, car ce sont uniquement elles qui empêchent l'influx du bien et du vrai procédant du Seigneur ; le bien, en effet, influe continuellement du Seigneur, mais comme il vient par l'homme Interne ou Spirituel vers l'homme Externe ou Naturel, là ce bien est, ou perverti, ou repoussé, ou étouffé ; au contraire, quand ce qui appartient à l'amour de soi et à l'amour du monde est rejeté, le bien y est reçu et y fructifie, car alors l'homme exerce les œuvres de la charité : c'est ce qu'on peut voir par bien des exemples ; ainsi, quand ces choses qui appartiennent à l'homme Externe ou Naturel sont seulement assoupies ; comme dans les infortunes, les misères et les maladies, alors l'homme commence aussitôt à penser pieusement et à vouloir le bien, et aussi à exercer autant qu'il peut des œuvres de piété ; mais cet état venant à changer, ces dispositions changent aussi : ce sont là les choses qui étaient signifiées par les Ablutions dans l'Église Ancienne, et les mêmes étaient représentées dans l'Église Juive ; si dans l'Église Ancienne elles étaient signifiées, tandis que dans l'Église Juive elles étaient représentées, c'était parce que l'homme de l'Église Ancienne considérait ce rite comme quelque chose d'externe dans le culte, et ne croyait pas que par l'Ablution il fût purifié, mais croyait qu'il l'était par le nettoiement des souillures de l'homme naturel, lesquelles sont, comme il a été dit, les choses qui appartiennent à l'amour de soi et à l'amour du monde, tandis que l'homme de l'Église Juive croyait que par l'Ablution il était purifié, ne sachant pas, et ne voulant pas savoir qu'elle signifiait la purification des intérieurs. Que l'Ablution signifie le nettoiement de ces souillures, c'est ce qu'on voit dans Ésaïe :

« Lavez-vous, purifiez-vous, éloignez le mal de vos œuvres de devant mes yeux, cessez de faire le mal. » - Ésaïe 1:16.

Là, il est évident que se laver, c'est se purifier et éloigner les maux.

Dans le Même :

« Lorsque le Seigneur aura lavé l'ordure des filles de Sion, et qu'il aura nettoyé les sangs de Jérusalem du milieu d'elle, par un esprit de jugement et par un esprit de purification. » - Ésaïe 4:4.

Laver l'ordure des filles de Sion et nettoyer les sangs de Jérusalem, c'est purifier des maux et des faux.

Dans Jérémie :

« Nettoie ton cœur de la malice, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ; jusques à quand demeureront-elles au milieu de toi les pensées de ton iniquité ? » - Jérémie 4:14 :

Dans Ézéchiel :

« Je t'ai lavée dans les eaux, et j'ai nettoyé tes sangs de dessus toi, et je t'ai ointe d'huile. » - Ézéchiel 16:9, - là, il s'agit de Jérusalem, par laquelle est entendue l'Église Ancienne ; laver dans les eaux, c'est purifier des faux ; nettoyer les sangs, c'est purger des maux ; oindre d'huile, c'est alors remplir de bien.

Dans David :

« Lave-moi de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché ; tu me purifieras avec l'hysope, et je serai pur ; tu me laveras, et je serai plus blanc que la neige. » - , .

être lavé, c'est évidemment être purifié des maux et des faux qui proviennent des maux. : voilà ce qui était signifié par Laver dans l'Église Représentative, il était ordonné aux hommes de cette Église, à cause de la représentation, de se laver la Peau, les Mains, les Pieds, et de laver aussi leurs Vêtements, quand ils étaient devenus impurs, et de se purifier, toutes choses qui signifiaient celles qui appartiennent à l'homme naturel ; il y avait aussi des Bains en airain placés en dehors du Temple, savoir, la Mer d'airain, et les dix Bassins d'airain, - , 38, 39.

Et le Bassin d'airain, où se lavaient Aharon et ses fils, était placé entre la Tente de la convention et l'Autel, par conséquent aussi en dehors de la Tente, - Exode 30:18-19, 21, - ce qui aussi signifiait que les externes seulement ou les naturels devaient être purifiés, et que s'ils ne sont pas purifiés, c'est-à-dire, si l'on ne rejette pas ce qui appartient à l'amour de soi et du monde, jamais les internes qui appartiennent à l'amour pour le Seigneur et envers le prochain ne peuvent influer, ainsi qu'il a été dit ci-dessus : afin qu'on sache mieux pourquoi les externes doivent être purifiés, soient pour exemple et pour illustration les Bonnes œuvres, ou, ce qui est la même chose, les Biens de la charité, qui sont aujourd'hui appelés fruits de la foi, ce sont là des externes puisque ce sont des exercices ; les Bonnes œuvres sont de mauvaises œuvres, à moins qu'on n'écarte les choses qui appartiennent à l'amour de soi et à l'amour du monde ; car les œuvres, quand elles sont faites avant que ces choses aient été écartées, paraissent bonnes à l'extérieur, mais en dedans elles sont mauvaises ; elles sont faites, en effet, ou pour la renommée, ou pour le gain, ou pour l'honneur de soi-même, ou pour la rémunération, ainsi elles sont ou méritoires, ou hypocrites, car ce qui appartient à l'amour de soi et du monde rend ces œuvres telles ; mais quand ces maux sont écartés, les œuvres deviennent bonnes, et sont des biens de la charité, c'est-à-dire qu'en les faisant on n'a en vue ni soi-même, ni le monde, ni la renommée, ni la rémunération, ainsi elles ne sont ni méritoires, ni hypocrites, car alors l'amour céleste et l'amour spirituel influent du Seigneur dans les Œuvres, et font qu'elles sont l'amour et la charité en acte ; et alors le Seigneur par elles purifie aussi l'homme naturel ou externe, et le dispose dans l'ordre, afin qu'il reçoive d'une manière correspondante les célestes et les spirituels qui influent ; c'est ce qu'on peut voir clairement par les enseignements que le Seigneur a donnés, quand il a lavé les pieds des disciples :

« Il vint vers Simon Pierre, qui lui dit :

« Seigneur, Toi, laves-tu mes pieds ! Jésus répondit et lui dit : ce que Moi je fais, toi tu ne le sais pas encore, mais tu le connaîtras après cela. » Pierre Lui dit : tu ne laveras point mes pieds de toute éternité. » Jésus lui répondit : si je ne te lave point, tu n'as point de part avec Moi. Simon Pierre Lui dit : Seigneur, non mes pieds seulement, mais et les mains et la tête. Jésus lui dit : celui qui a été lavé n'a besoin que d'être lavé quant aux pieds, mais il est net entièrement ; à présent vous, vous êtes nets, non cependant tous. » - .

Celui qui a été lavé n'a besoin que d'être lavé quant aux pieds, signifie que celui qui a été réformé, a seulement besoin d'être purifié quant aux naturels, c'est-à-dire, afin que les maux et les faux en soient écartés, toutes choses sont alors disposées dans l'ordre par le Seigneur au moyen de l'influx des spirituels : en outre, laver les pieds appartenait à la charité, savoir, en ce qu'on ne réfléchissait pas sur les maux d'autrui ; et appartenait aussi à l'humiliation, savoir, en ce qu'on nettoyait autrui de maux, comme de souillures, ainsi qu'on peut encore le voir par les paroles du Seigneur dans ce même Chapitre, Vers. 12 à 17, et aussi dans Luc 7:37-38, 44, 46. Jean 11:2. 1 Samuel 25:41. Chacun peut voir qu'en se lavant on n'est pas purifié des maux ni des faux, mais qu'on l'est seulement des souillures qui s'attachent au corps ; cependant comme cette ablution était au nombre des rites ordonnés dans l'Église, il s'ensuit qu'elle renferme quelque chose de spécial, savoir, l'ablution spirituelle, c'est-à-dire, la purification de ces souillures qui s'attachent en dedans de l'homme : ceux donc d'entre les hommes de cette Église, qui ont connu ces significations, et ont pensé à la purification du cœur, ou à rejeter de l'homme naturel les maux de l'amour de soi et du monde, et qui s'efforçaient avec zèle de le faire, ont exercé le rite de l'ablution comme culte externe selon le commandement ; ceux au contraire qui ne les ont pas connues, et n'ont pas voulu les connaître, mais qui ont pensé que la seule cérémonie de laver leurs vêtements, leur peau, leurs mains, leurs pieds, les purifiait, et que pourvu qu'ils pratiquassent ce rite, il leur était permis de vivre dans l'avarice, dans les haines, les vengeances, l'inhumanité, les cruautés, qui sont les souillures spirituelles, ceux-là ont observé ce rite comme une idolâtrie : cependant toujours est-il que par ce rite ils ont pu représenter, et par cette représentation montrer quelque chose de l'Église, par où, avant que le Seigneur vint, il y avait quelque conjonction du ciel avec l'homme, mais conjonction telle, qu'elle affectait peu ou n'affectait aucunement l'homme de cette Eglise : les Juifs et les Israélites étaient d'une telle nature, qu'ils ne pensaient absolument rien touchant l'homme Interne, et n'en voulaient rien savoir ; ainsi ils ne portaient aucunement leurs pensées sur les célestes et les spirituels qui appartiennent à la vie après la mort ; mais néanmoins pour que toute communication avec le ciel, et ainsi avec le Seigneur, ne fût pas détruite, ils étaient astreints à observer des rites externes par lesquels étaient signifiés les internes ; toutes leurs captivités et toutes leurs plaies avaient en général pour but que les Externes fussent régulièrement observés pour la représentation : c'était donc pour cela,

« Que Moïse lava par les eaux à l'entrée de la tente Aharon et ses fils pour qu'ils fussent sanctifiés, » - . Lévitique 8:6.

« Qu’Aharon et ses fils lavaient leurs mains et leurs pieds, avant qu'ils entrassent dans la tente de la convention, et qu'ils approchassent vers l'autel pour y remplir leur ministère, afin qu'ils ne mourussent point ; et que cela était pour eux un statut de siècle. » - Exode 30:18-19, 20, Exode 40:30-31.

« Qu'Aharon, avant de se revêtir des habits de son ministère, lavait sa chair, » - Lévitique 16:4, 24.

« Que les Lévites étaient purifiés, en ce qu'ils recevaient l'aspersion de l'eau d'expiation, et qu'ils faisaient passer le rasoir sur leur chair et lavaient leurs vêtements, et étaient ainsi purifiés. » - Nombres 8:6-7.

« Que celui qui mangeait du cadavre d'une bête pure, ou d'une bête déchirée, nettoyait ses vêtements, et se lavait dans les eaux, et portait son iniquité s'il ne s'était pas nettoyé, et s'il n'avait pas lavé sa chair. » - Lévitique 17:15-16.

« Que celui qui avait touché le lit d'une personne affectée du flux, ou qui s'était assis sur un meuble sur lequel celui-là s'était assis, ou qui avait touché sa chair, nettoyait ses vêtements, et se lavait dans les eaux, et était impur jusqu'au soir. » - Lévitique 15:5, 6, 7, 10, 11, 12, , Lévitique 16:26.

« Que le lépreux, quand il devenait pur, nettoyait ses vêtements, rasait tout son poil, et se lavait dans les eaux, et il était purifié. » - Lévitique 14:8-9.

Et enfin

« Que les vases mêmes, qui étaient devenus impurs par le contact des choses impures, étaient passés par les eaux, et étaient impurs jusqu'au soir. » - Lévitique 11:32.

D'après ce qui vient d'être dit on peut voir clairement que par le rite de l'ablution personne ne devenait net ou pur quant aux internes, mais que ce rite représentait seulement ce qui est pur ou spirituellement net, pour la raison dont il vient d'être parlé : que cela soit ainsi, c'est ce que le Seigneur enseigne clairement dans Matthieu 15:1-2, .

  
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