3577. Comme l'odeur d'un champ, signifie comme d'un bon humus dont provient le vrai : cela est évident par la signification de l'odeur d'un champ, en ce qu'elle est la perception du vrai d'après le bien, comme de l'exhalaison provenant de la moisson dans un champ ; que le champ soit un bon humus, on le voit numéro 3500. Si l'odeur est la perception, cela vient de ce que les plaisirs du bien et les charmes du vrai, qui sont perçus dans l'autre vie, s'y manifestent aussi par des odeurs correspondantes, voir numéros 1514, 1517, 1518, 1519 ; de là et d'après les correspondances il est évident que l'odeur n'est autre chose qu'un perceptif, mais naturel, correspondant au perceptif spirituel.

1514. Les sphères se manifestent sensiblement aussi par les odeurs, que les esprits sentent d'une manière bien plus esquisse que ne le peuvent les hommes ; car, ce qui est merveilleux, les odeurs correspondent aux sphères. Lorsque la sphère de ceux qui se sont fait une étude de la dissimulation et en ont contracté la nature se change en odeur, c'est une odeur d'aliments vomis. La sphère de ceux qui sont appliqués à l'éloquence, afin que tout fut en admiration devant eux, lorsqu'elle se change en sphère odoriférante, est comme une odeur de pain brûlé quant à ceux qui se sont livrés aux seules voluptés et qui n'ont eu aucune charité ni aucune foi, l'odeur de leur sphère est excrémentitielle. Il en est de même de ceux qui ont passé leur vie dans les adultères, mais l'odeur de leur sphère est encore plus infecte. Quand la sphère de ceux qui ont vécu dans une haine violente, dans la vengeance et la cruauté, se change en odeurs, c'est une infection cadavéreuse. Une odeur fétide de rats s'exhale de ceux qui ont été sordidement avares. Une odeur fétide de poux domestiques s'exhale, de ceux qui persécutent les innocents. Ces odeurs ne peuvent être senties par aucun homme, si ce n'est par celui dont les sensations intérieures ont été ouvertes, de manière qu'il est en même temps avec les esprits.