4281. Et fut luxée l'emboîture de la cuisse de Jacob pendant qu'il luttait avec lui, signifie que cette conjonction dans les descendants de Jacob fut entièrement blessée et disjointe : on peut le voir par la signification d'être luxé dans ce sens, en ce que c'est être disjoint et ainsi blessé ; que l'emboiture de la cuisse soit la conjonction, cela est évident d'après ce qui vient d'être dit, numéro 4280 ; et que Jacob, dans la Parole, soit non seulement Jacob, mais même tous ses descendants, on le voit d'après un grand nombre de passages, comme Nombres 23:7, 10, 21, Nombres 24:5, 17, , Ésaïe 44:1-2, Jérémie 10:16, Jérémie 30:7, 10, Jérémie 31:7, Jérémie 46:27-28. Os. Jérémie 10:11. Amos 7:2. . Psaumes 14:7. Psaumes 24:6. ; et ailleurs. Que Jacob et ses descendants aient été tels, que chez eux l'amour céleste et spirituel n'ait pu Être conjoint avec le bien naturel, c'est-à-dire, l'homme interne ou spirituel avec l'homme externe ou naturel, cela est évident d'après tout ce qui a été rapporté de cette nation dans la Parole ; en effet, ils n'ont point su et ils ne voulaient point savoir ce que c'est que l'homme interne ou spirituel, c'est pourquoi cela ne leur a point été révélé ; car ils ont cru que chez l'homme il n'y avait que l'externe et le naturel ; dans tout leur culte ils ne considéraient pas autre chose, au point que le culte Divin n'a été pour eux qu'un culte idolâtrique, car lorsque le culte interne est séparé du culte externe, le culte n'est qu'idolâtrique ; l'Eglise qui a été instituée chez eux n'a pas été une Église, c'était seulement un représentatif d'Eglise, aussi cette Église est-elle appelée Église représentative ; qu'un représentatif d'Eglise puisse exister chez de tels hommes, on le voit numéro 1361, 3670, 4208 ; car dans les représentations tout est reporté non pas sur la personne, mais sur la chose qui est représentée ; c'est pour cela que les Divins, les célestes et les spirituels ont été représentés non seulement par des personnes, mais même par des choses inanimées, ainsi, par les vêtements d'Aaron, par l'arche, par l'autel, par les bœufs et les brebis qui étaient sacrifiés, par le chandelier avec ses lampes, par le pain de proposition sur la table d'or, par l'huile pour les onctions, par les parfums, et par d'autres objets semblables ; c'était pour cela que les Rois, les méchants comme les bons, représentaient la Royauté du Seigneur et que les Grands Prêtres, les méchants comme les bons, représentaient les choses qui appartiennent au Divin Sacerdoce du Seigneur, quand ils remplissaient leur ministère dans la forme externe selon les statuts et les commandements. Afin donc que chez eux le représentatif de l'Église existât, il leur avait été donné par une révélation manifeste de tels statuts et de telles lois, qui étaient absolument représentatives, c'est pourquoi tant qu'ils étaient dans ces lois et qu'ils les observaient strictement, ils ont pu représenter ; mais quand ils s'en détournaient pour s'attacher aux statuts et aux lois des autres nations, et surtout au culte d'un autre Dieu, ils se privaient de la faculté de représenter, c'est pourquoi ils étaient contraints de revenir aux lois et aux statuts véritablement représentatifs, par des moyens externes, qui étaient les captivités, les fléaux, les menaces, les miracles, mais non par des moyens internes, comme le sont ceux qui ont le culte interne dans le culte externe. C'est là ce qui est signifié par la luxation de l'emboîture de la cuisse de Jacob dans le sens interne historique, qui concerne Jacob et ses descendants.

4825. Et elle continua encore, et elle enfanta un fils, signifie l'idolâtrie : on le voit par la signification du fils ici, en ce qu'il est l'idolâtrie ; car ceux qui sont nés avant lui signifiaient le faux et le mal, numéro 4821, 4823, d'où il suit que le troisième est l'idolâtrie, car l'un et l'autre, à savoir, le faux et le mal produisent l'idolâtrie et sont en elle. Ce fils a été le seul qui ait survécu des trois enfants que Jehudah eut de la Canaanite, c'est de lui aussi qu'est issue la troisième partie de la nation Juive, et il est entendu dans le sens interne qu'elle a tiré son origine de l'idolâtrie ; que cette nation ait été très-portée à l'idolâtrie, on le voit par les historiques et par les prophétiques de la Parole d'après le sens de la lettre, et il y est évident par le sens interne qu'elle a été continuellement idolâtre ; en effet, l'idolâtrie consiste non-seulement à adorer des idoles et des images taillées, et à adorer d'autres Dieux, mais elle consiste aussi à adorer les externes sans les internes ; en cela cette nation avait été continuellement idolâtre ; car elle adorait seulement les externes et elle repoussait entièrement les internes, sans même en vouloir rien savoir : elle eut, il est vrai, chez elle des choses saintes, comme la tente de convention avec l'arche, et là le propitiatoire, les tables sur lesquelles étaient les pains, et le chandelier, et les parfums, et hors de la tente l'autel, sur lequel se faisaient les holocaustes et les sacrifices, toutes choses qui étaient appelées saintes, et l'intime y était appelé saint des saints, comme aussi sanctuaire ; il y avait aussi chez eux les habits destinés à Aharon et à leurs grands prêtres, et qui étaient appelés habits de sainteté, car il y avait l'éphod avec le pectoral où étaient l'urim et le thumim, et en outre plusieurs autres choses ; mais ces choses n'étaient pas saintes en elles-mêmes, elles étaient saintes en ce qu'elles représentaient les saints, à savoir, les Divins célestes et spirituels du Royaume du Seigneur, et le Seigneur Lui-Même : elles étaient encore moins saintes par le peuple chez qui elles étaient, car il n'était en rien affecté par les internes qu'elles représentaient, mais il était seulement affecté par les externes ; or être affecté seulement par les externes, c'est une idolâtrie, car c'est adorer le bois et la pierre, et aussi l'or et l'argent dont ils sont couverts, d'après la phantaisie qu'ils sont saints en eux-mêmes ; telle a été cette nation, et telle elle est encore aujourd'hui ; mais néanmoins le représentatif de l'Église a pu être chez de tels hommes, parce que le représentatif regarde, non la personne, mais la chose ; voir numéro 665, 1097 (fin). 3670, 4208, 4281, 4288 ; de là aussi le culte n'a fait ni leur béatitude ni leur félicité pour l'autre vie, mais il a seulement fait leur prospérité dans le monde tant qu'il persistaient dans les représentatifs, et ne se tournaient pas vers les idoles des nations, et ainsi tant qu'ils ne devinrent pas ouvertement idolâtres, car dès lors aucune chose de l'Église ne put plus être représentée chez cette nation : voilà ce qui est entendu par l'idolâtrie signifiée par le troisième fils que Jehudah eut de la femme Canaanite. Cette idolâtrie chez cette nation avait eu son origine dans son idolâtrie interne, car elle avait été plus que toutes les autres nations dans l'amour de soi et du monde, numéro 4459f., 4750 ; et ceux qui sont dans l'amour de soi et du monde sont dans l'idolâtrie interne, car ils s'adorent eux-mêmes et adorent le monde, et ils cultivent les choses saintes pour leur propre adoration et leur propre gain, c'est-à-dire, en vue d'eux-mêmes, et non en vue de l'Église et du Royaume du Seigneur, ainsi non en vue du Seigneur.