10582. Et je te mettrai dans une fente du rocher, signifie l'obscur et le faux de la foi, tel qu'il est chez ceux qui sont dans les externes sans l'interne : on le voit par la signification de la fente du rocher, en ce que c'est l'obscur et le faux de la foi, car le rocher signifie la foi, comme ci-dessus, numéro 10580, et la fente l'obscur et aussi le faux, ainsi qu'il va être montré : il est dit tel qu'il est chez ceux qui sont dans les externes sans l'interne, parce que chez eux tout vrai qui appartient à la foi est dans l'obscur, et est aussi avec le faux ; car ceux qui croient la Parole la croient selon la lettre partout, et non selon son sens intérieur ; et ceux qui croient ainsi ne peuvent être dans aucune lumière, car la lumière provenant du ciel influe par l'interne dans l'externe ; et aussi ce qu'on croit sans la lumière provenant du ciel se montre comme vrai,

mais néanmoins chez eux, c'est le faux, car ils ont du vrai une idée matérielle et terrestre, et non en même temps spirituelle et céleste, et toute idée matérielle et terrestre, s'il n'y a pas en elle la lumière provenant du ciel, est remplie d'illusions ; ainsi, par exemple, Jacques et Jean parce qu'ils avaient du Royaume du Seigneur une idée terrestre, demandèrent d'être assis l'un à la droite du Seigneur, l'autre à sa gauche dans son Royaume ; mais Jésus dit :

« Vous ne savez ce que vous demandez ; vous savez que les princes des nations les dominent, il n'en sera pas ainsi parmi vous, mais quiconque voudra parmi vous devenir grand, qu'il soit votre servant, et quiconque voudra être le premier, qu'il soit votre serviteur. » - Matthieu 20:21-22, 25, 26, 27 ;

Ceux qui sont tels qu'étaient alors ces deux disciples ne savent pas ce que c'est que le Royaume céleste, ni ce que c'est que la gloire dans ce Royaume, ni ce que c'est que l'amour, ni même ce que c'est que la foi, ni en général ce que c'est que le bien, car ils jugent d'après les corporels et les terrestres ; et, tout plaisir du corps et des sens du corps, ils l'appellent bien ; la prééminence sur les autres, ils l'appellent gloire ; l'amour du monde et de soi, ils l'appellent amour céleste ; et le scientifique devenu persuasif, ils l'appellent foi ; quand ils pensent à Dieu, ils y pensent matériellement, et voilà pourquoi ou ils nient Dieu et ont pour Dieu la nature, ou ils adorent des idoles ou des hommes morts ; de là il est évident que chez ceux qui sont dans les externes seuls, il y a l'obscur de la foi, et aussi le faux. Dans un tel obscur et un tel faux de la foi sont ceux qui croient la Parole quant au sens seul de la lettre sans une doctrine faite d'après ce sens illustré par la Parole ; ceux qui lisent la Parole sans doctrine sont comme ceux qui marchent dans les ténèbres sans flambeau ; tels sont tous les hommes entièrement sensuels ; que telle soit la nation Juive, cela est évident, car les Juifs expliquent selon le sens de la lettre tout ce que contient la Parole, et cela, parce qu'ils sont dans les externes séparés de l'interne : ceux qui sont tels habitent, dans l'autre vie, non pas sur les rochers, mais dans les antres ou dans les fentes qui sont dans les rochers. Que la fente du rocher soit l'obscur et le faux de la foi, on le voit aussi par d'autres passages dans la Parole ; par exemple, dans Ésaïe :

« En ce jour-là Jéhovah sifflera à la mouche qui (est) à l'extrémité des fleuves d'Egypte, et à l'abeille qui (est) dans la terre d'Aschur ; elles viendront et se reposeront toutes dans les fleuves de désolations, et dans les fentes des rochers. » Ésaïe 7:18-19 ;

Là, il s'agit de l'avènement du Seigneur, et de l'état de l'Église alors, en ce qu'il y a désolation de toutes les choses qui appartiennent au vrai et au bien spirituels ; en effet, par ces paroles il est signifié que l'homme de l'Église s'était alors retiré des internes, et était devenu absolument externe, ainsi entièrement sensuel ; devenir sensuel, c'est ne saisir et ne croire que ce que dictent les sens externes ; la mouche à l'extrémité des fleuves d'Egypte est le faux de l'homme absolument externe ou entièrement sensuel ; l'abeille dans la terre d'Aschur est le faux du raisonnement qui en provient ; les fleuves de désolations sont les vrais de la doctrine absolument désolés ; et les fentes des rochers sont les faux de la foi qui en proviennent : qui s'imaginerait que ces paroles signifient de telles choses ? et les choses qu'elles signifient seront entièrement cachées, si elles ne sont pas dévoilées par le sens interne.

Dans le Même :

« En ce jour-là, l'homme jettera les idoles qu'ils se sont faites pour se prosterner devant, les taupes et les chauves-souris, pour entrer dans les fentes des rochers et dans les fissures des roches. » - Ésaïe 2:20-21 ; se prosterner devant les taupes et les chauves-souris, c'est adorer des choses qui sont dans l'obscurité et dans l'ombre de la nuit, c'est-à-dire, des externes sans l'interne ; entrer dans les fentes des rochers et dans les fissures des roches, c'est dans les choses obscures et ténébreuses de la foi, ainsi dans les faux.

Dans Jérémie :

« Je ramènerai les fils d'Israël, sur leur terre ; et je vais envoyer vers plusieurs pécheurs qui les pêcheront, et vers des chasseurs qui les chasseront de dessus toute montagne, de dessus toute colline, et des creux des rochers. » Jérémie 16:15-16.

Là, il s'agit de la restauration de l'Église, ce qui est signifié par ramener les fils d'Israël sur leur terre ; les pêcher, c'est instruire dans les externes de l'Église ; les chasser, c'est instruire dans les internes : ceux qui sont sur les montagnes et sur les collines, sont ceux qui sont dans l'amour et dans la charité ; dans les creux des rochers, ce sont ceux qui sont dans la foi, n'étant pas encore illustrés, ainsi ceux qui sont dans l'obscur de la foi.

Dans le Même :

« Très-petit je t'ai rendu parmi les nations ; (il t'a trompé), l'orgueil de ton cœur, (toi) qui habites dans les creux des rochers, qui occupe la hauteur de la colline. » Jérémie 49:15-16. Dans Obadie :

« L'orgueil de ton cœur t'a trompé, toi qui habites dans les fentes des rochers, dans la hauteur de ta demeure ; toi qui dis dans ton cœur : Qui m'abaissera à terre ? quand tu te serais élevé comme l'aigle, et quand entre les étoiles tu aurais placé ton nid, de là je t'arracherais. » - Vers. 3, 4.

habiter dans les creux des rochers, c'est dans les faux de la foi ; il s'agit de ceux qui s'élèvent au-dessus des autres, se croyant plus savants que tous, lorsque cependant ils sont dans les faux, et ne peuvent pas même voir les vrais ; ceux-là, dans l'autre vie, habitent dans les creux des rochers ; et parfois ils s'élancent sur les rochers, mais ils sont toujours précipités de là dans leurs creux, et dans les cavernes qui sont sous les rochers ; cela est entendu par occuper la hauteur de la colline, s'élever comme l'aigle, placer son nid entre les étoiles, et néanmoins en être arraché. D'après ces explications, on peut voir que par

« mettre Moïse dans une fente du rocher, » il est signifié l'obscur et le faux de la foi, tel qu'il est chez ceux qui sont dans les externes sans l'interne ; car ici par Moïse il est entendu le peuple, parce qu'ici il représente le chef du peuple, voir numéro 10556.