Le texte de la Bible

 

Jérémie 51:11

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11 Fourbissez les flèches, et empoignez à pleines mains les boucliers; l'Eternel a réveillé l'esprit des Rois de Méde; car sa pensée est contre Babylone pour la détruire, parce que c'est ici la vengeance de l'Eternel, et la vengeance de son Temple.

Des oeuvres de Swedenborg

 

Arcanes Célestes #2842

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2842. Et il dit : Par Moi j'ai juré, parole de Jéhovah, signifie la confirmation irrévocable par le Divin, savoir, au, sujet des choses qui suivent : cela est évident par la signification de dire, par moi jurer, et de parole de Jéhovah, expressions qui renferment la confirmation, et même la confirmation par le Divin, c'est-à-dire, par Lui-Même ; le divin ne peut confirmer autrement que par Lui-Même, et ce qu'il confirme est irrévocable, parce que c'est la vérité éternelle ; tout ce que Jéhovah ou le Seigneur prononce est la vérité éternelle, Matthieu 24:35, - car cela vient de l'Être même du Vrai : toutefois s'il confirme en quelque sorte par un serment, comme ici, et ailleurs dans la Parole, ce n'est pas que la chose soit plus vraie, mais c'est qu'elle est adressée à des hommes qui ne reçoivent pas le Vrai Divin s'il n'est ainsi confirmé, car ils n'ont pas de Jéhovah ou du Seigneur d'autre idée que celle qu'on a de l'homme qui peut dire et changer, comme on le lit en plusieurs endroits de la Parole ; mais dans le sens interne il en est tout autrement : que Jéhovah ou le Seigneur ne confirme jamais rien par serment, chacun peut le savoir ; mais lorsque le Divin Vrai même, et sa confirmation, tombent chez de tels hommes, ils se changent en une sorte de serment ; il en est de cela comme du feu dévorant et de la fumée, qui apparurent sur la montagne de Sinaï devant les yeux du peuple, lorsque Jéhovah ou le Seigneur descendit, - Exode 19:18 ;Deutéronome 4:11, Exode 5:19, 20, 21, - c'est sa gloire dans le ciel, bien plus c'est sa miséricorde même, qui là apparut ainsi devant le peuple qui était dans le mal et dans le faux, voir numéro 1861 ; il en est de même de beaucoup d'autres choses, dont il est parlé dans la Parole, qui sont dites avoir été prononcées et faites par Jéhovah : de là on peut voir que cette locution, par Moi j'ai juré, parole de Jéhovah, est le significatif d'une confirmation irrévocable par le Divin. Que jurer, lorsque ce mot se dit de Jéhovah, signifie confirmer chez l'homme qui est tel, c'est ce qu'on peut voir par plusieurs autres passages de la Parole, comme dans David :

« Jéhovah se ressouvient éternellement de son alliance, de la Parole (qu') il a enseigné pour mille générations, de ce qu'il a contracté avec Abraham, et de son Serment à Isaac.

Psaumes 105:8-9.

Il en est de l'alliance comme du serinent ; Jéhovah ou le Seigneur ne contracte point d'alliance avec l'homme, mais lorsqu'il s'agit de la conjonction par l'amour et la charité, cela se manifeste même en actualité comme une alliance, voir numéro 1864.

Dans le Même :

« Jéhovah a Juré, et il ne se repentira point, Tu (es) Prêtre pour l'éternité, selon ma parole, Melchisédech. » - Psaumes 110:4.

Là, il s'agit du Seigneur ; Jéhovah a juré, c'est une confirmation irrévocable par le Divin, c'est-à-dire que la vérité est éternelle.

Dans le Même :

« J'ai traité alliance avec mon Élu, j'ai juré à David mon serviteur : jusque dans l'éternité j'affirmerai ta semence, et j'édifierai ton trône en la génération et la génération. » - Psaumes 89:4-5.

Là aussi, il s'agit du Seigneur ; traiter alliance avec l'Élu et jurer à David, c'est la confirmation irrévocable ou la vérité éternelle ; David, c'est le Seigneur, numéro 1888 ; traiter alliance concerne le Divin Bien, jurer concerne le Divin Vrai.

Dans le Même :

« Je ne profanerai point mon alliance, et je ne changerai point l'énoncé de mes lèvres ; j'ai juré une fois par ma sainteté, si je mens à David ! » - Psaumes 89:35, 36.

Là encore David est le Seigneur ; l'alliance y concerne aussi le Divin Bien, l'énoncé des lèvres concerne de Divin Vrai ; et cela, pour le mariage du bien et du vrai, qui est dans chaque chose de la Parole, numéros 683, 793, 801, 2516, 2712 : le Même :

« Jéhovah a juré à David une vérité, dont il ne s'écartera point : je placerai du fruit de ton ventre sur ton trône, si tes fils gardent mon alliance et mon témoignage que je leur enseigne. » - Psaumes 132:11-12.

Jéhovah a juré à David une vérité, c'est évidemment la confirmation de la vérité éternelle, aussi est-il dit qu'il ne s'en écartera point ; que par David on entende le Seigneur, c'est ce qui a été dit ; le serment néanmoins était fait à David, parce que David était tel, qu'il crut que cette confirmation le concernait lui et sa postérité, car David était dans l'amour de lui-même et de sa postérité, et en conséquence il crut qu'il s'agissait de lui, savoir, ainsi qu'il est dit ci-dessus, que sa semence serait affermie pour l'éternité, et que son trône subsisterait de génération en génération, lorsque cependant cela était dit du Seigneur.

Dans Ésaïe :

« Ceci Me sera (comme) les eaux de Noach ; parce que (comme) j'ai Juré que les eaux de Noach ne passeraient plus sur la terre, ainsi j'ai Juré de ne plus m'irriter contre toi. » - .

Là, jurer, c'est contracter une alliance et confirmer par serment ; que ce fut une alliance et non un serment, on le voit Genèse 9:11.

Dans le Même :

« Jéhovah a juré, disant : Si non, de même que j'ai pensé, ainsi il arrivera. » - Genèse 14:24 :

Dans le Même :

« Jéhovah a Juré par sa droite et par le bras de sa force. » - :

Dans Jérémie :

« Écoutez la Parole de Jéhovah, (vous) tous de Juda, qui habitez dans la terre d'Egypte, voici, moi j'ai Juré par mon grand Nom, dit Jéhovah, que mon Nom ne sera plus invoqué par la bouche d'aucun homme de Juda, qui dise : Vive le Seigneur Jéhovih ! Dans toute la terre d'Egypte. » - Jérémie 44:26 :

Dans le Même :

« J'ai juré par Moi-Même, parole de Jéhovah, que Bora sera en désolation. » - Jérémie 49:13 :

Dans le Même :

« Jéhovah Zebaoth a juré par mon âme : si je ne te remplis d'hommes comme de sauterelles ! » - Jérémie 51:14 :

Dans Amos :

« Le Seigneur Jéhovih a juré par sa sainteté, que voici les jours qui viennent. » - Amos 4:2.

Dans le Même :

« Jéhovah a juré par l'excellence de Jacob : si j'oublie dans l'éternité toutes leurs actions ! » - Amos 8:7 ;

Dans ces passages, les expressions, Jéhovah a juré par sa droite, par son grand Nom, par Lui-Même, par son âme, par sa sainteté, par l'excellence de Jacob, signifient la confirmation qui est dans Jéhovah ou le Seigneur ; la confirmation par Jéhovah ne peut-être que d'après Lui-Même : la droite de Jéhovah, le grand Nom de Jéhovah, l'âme de Jéhovah, la Sainteté de Jéhovah, l'Excellence de Jacob, signifient le Divin Humain du Seigneur, c'est par ce Divin qu'il y eut confirmation. Quand il est dit que Jéhovah ou le Seigneur a juré de donner la terre à Abraham, à Isaac et à Jacob, ou à leurs descendants, cela signifie dans le sens interne la confirmation qu'il donnerait le Royaume céleste à ceux qui sont dans l'amour et dans la foi en Lui ; ce sont eux qui, dans le sens interne de la Parole sont entendus par les fils et les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, ou des Pères : et cela a aussi été représenté en actualité, en ce que la terre de Canaan a été donnée à leurs descendants, et en ce que le Royaume céleste du Seigneur était représenté par l'église qui était alors chez eux, comme aussi par la terre elle-même ; que la terre et la terre de Canaan, dans le sens interne, soit le Royaume du Seigneur, on le voit numéros 1413, 1437, 1607 ; c'est de là qu'il est dit dans Moïse :

« Afin que vous prolongiez les jours sur l'humus que Jéhovah a juré à vos pères de leur donner, et à leur semence, cette terre où coulent le lait et le miel. Afin que soient multipliés vos jours et les jours de vos fils sur l'humus que Jéhovah a juré à vos pères de leur donner, selon les jours des cieux sur la terre. » - Deutéronome 11:9, 21.

D'après ces passages, on peut donc voir que le serment de Jéhovah a été le représentatif de la confirmation, et même d'une confirmation irrévocable ; on le voit encore plus clairement dans Ésaïe :

« Par Moi-Même j'ai Juré, il est sorti de ma bouche une parole de justice, et elle ne sera pas révoquée, que tout genou fléchira devant Moi, toute langue jurera. » - Ésaïe 45:23.

En outre, il avait été enjoint à ceux qui étaient de l'Église représentative Juive, lorsqu'ils confirmeraient par serment des alliances, des vœux, comme aussi des promesses et des comparutions eu justice, de jurer par le Nom de Jéhovah : si cela leur avait été enjoint, bien que ce fût seulement permis, c'était afin qu'ainsi la confirmation de l'homme Interne fût aussi représentée, de sorte que les serments faits alors au Nom de Jéhovah étaient comme les autres, savoir, représentatifs ; que cela leur ait été enjoint, c'est-à-dire, permis, on le voit dans Moïse :

« Tu craindras Jéhovah ton Dieu, et tu Le serviras, et par son Nom tu jureras ; vous n'irez point après les autres Dieux. » - Deutéronome 6:13-14 :

Ailleurs dans le Même :

« Tu craindras Jéhovah ton Dieu, tu Le serviras et tu t'attacheras à Lui, et tu jureras par son nom. » - Deutéronome 10:20 :

Dans Ésaïe :

« Celui qui se bénit sur la terre, se bénira dans le Dieu de vérité ; et celui qui jure sur la terre, jurera par le Dieu de vérité. » - Ésaïe 65:16.

Dans Jérémie :

« Si tu reviens, Israël ! parole de Jéhovah, reviens à Moi, et si tu rejettes les abominations loin de mes faces, ne chancelle pas, et Jure, vive Jéhovah ! Dans la vérité, dans le jugement et dans la justice. » - Jérémie 4:1-2 :

Dans le Même :

« Si en apprenant ils apprennent les voies de mon peuple pour jurer par mon Nom, et ils seront établis au milieu de mon peuple. » - Jérémie 12:16.

Qu'ils aient même juré par le Nom de Jéhovah, ou juré à Jéhovah, on le voit dans Ésaïe :

« Écoutez ceci, maison de Jacob, ceux qui sont appelés du nom d'Israël, et qui sont sortis des eaux de Juda, qui jurent par le Nom de Jéhovah et font mention du Dieu d'Israël, non dans la vérité et non dans la justice, » - 40 Ésaïe :

Dans le Même :

« En ce jour-là, il y aura cinq villes dans la terre d'Egypte, parlant de la lèvre de Canaan, et jurant à Jéhovah Zebaoth. » - Ésaïe 19:18 :

Dans Josué :

« Les principaux de l'assemblée jurèrent aux Gibéonites par Jéhovah Dieu d'Israël. » - Josué 9:18-19.

De là il est évident qu'il leur a été permis de jurer par le Nom de Jéhovah ou par Jéhovah ; mais on voit que cela n'était qu'un représentatif de la confirmation de l'homme interne ; or il est notoire que les hommes Internes, c'est-à-dire, qui ont la conscience, n'ont pas besoin de confirmer quelque chose par serment, et qu'ils ne confirment pas non plus, ils ont honte des serments ; à la vérité ils peuvent dire avec une sorte d'affirmation que telle chose est ainsi, comme aussi confirmer une vérité par des raisons, mais quant à jurer qu'elle est ainsi, ils ne le peuvent, ils ont un lien interne qui les lie, savoir, le lien de la conscience, y ajouter en sus un lien externe, qui est le serment, c'est comme donner à penser qu'ils ne sont pas d'un cœur droit : l'homme Interne est même tel, qu'il aime à parler et à agir par liberté et non par contrainte, car chez eux c'est l'Interne qui contraint l'Externe, et l'Externe ne contraint point l'Interne ; c'est pourquoi ceux qui ont la conscience ne jurent point, ni à plus forte raison ceux qui ont la perception du bien et du vrai, c'est-à-dire, les hommes célestes ; ceux-ci ne confirment pas même par des raisons chez eux-mêmes ni entre eux, mais ils disent seulement que la chose est ainsi, ou qu'elle n'est pas ainsi, numéros 202, 337, 2718 ; aussi sont-ils encore plus éloignés de faire des serments ; c'est de là, - et parce que les serments étaient au nombre des représentatifs qui devaient être abrogés, - que le Seigneur enseigne en ces termes, dans Matthieu, qu'on ne doit jurer en aucune manière :

« Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments ; mais Moi je vous dis : Tu ne jureras en aucune sorte, ni par le ciel, parce qu'il est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds ; ni par Jérusalem, parce qu'elle est la ville du grand Roi ; tu ne jureras pas non plus par ta tête, parce que tu ne peux pas faire un seul cheveu blanc ou noir ; que votre discours soit oui, oui ; non, non ; ce qui est en sus de cela vient du malin. » - , [Il manque du texte ici], .

Par ces paroles on entend qu'on ne doit absolument pas jurer par Jéhovah, ni par quoi que ce soit qui appartienne à Jéhovah ou au Seigneur.

  
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Des oeuvres de Swedenborg

 

Arcanes Célestes #2718

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2718. Une épouse de la terre d'Egypte, signifie l'affection des sciences qui appartient à l'homme de l'Eglise Spirituelle : on le voit par la signification de l'Epouse, en ce qu'elle est l'affection ou le bien, numéros 915, 2517 ; et par la signification de l'Egypte, en ce qu'elle est la science, numéros 1164, 1165, 1186, 1462. Dans ce Verset l'homme de l'Eglise Spirituelle est décrit, tel qu'il est quant au bien, c'est-à-dire, quant à l'essence de sa vie, savoir, que chez lui le Bien est obscur, mais qu'il a été illuminé par le Divin Humain du Seigneur, illumination par laquelle existe dans son rationnel l'affection du vrai, et dans son naturel l'affection des sciences : si chez l'homme spirituel l'affection du bien, telle qu'elle est chez l'homme Céleste, ne peut exister, et est remplacée par l'affection du vrai, cela vient de ce que le bien chez lui a été implanté dans sa partie intellectuelle, et qu'il est relativement obscur, comme il a été expliqué, numéro 2715 ; de là, il ne peut être produit ni amené d'autre affection dans son rationnel que l'affection du vrai, ni par elle d'autre affection dans son naturel que l'affection des sciences : par le vrai il n'est pas entendu d'autre vrai que celui qu'il croit être le vrai, quand bien même il ne serait pas le vrai en soi ; et par les sciences il est entendu., non les sciences telles qu'elles sont pour les savants, mais tout scientifique dont il peut être imbu par l'expérience et par l'ouïe d'après la vie civile, d'après la doctrine et d'après la Parole ; c'est dans l'affection de telles choses que se trouve l'homme de l'Eglise Spirituelle. Afin qu'on sache ce que c'est qu'être dans l'affection du vrai, et ce que c'est qu'être dans l'affection du bien, il va en être parlé en peu de mots : ceux qui sont dans l'affection du vrai pensent, examinent et discutent pour savoir si telle chose est le vrai, si cela est ainsi ; et quand ils sont confirmés que c'est le vrai ou que c'est ainsi, ils pensent, examinent et discutent pour savoir ce que c'est que ce vrai, ainsi ils s'arrêtent à la première entrée, et ne peuvent être admis dans la sagesse, tant qu'il leur reste du doute ; ceux, au contraire, qui sont dans l'affection du bien connaissent et perçoivent par le bien même, dans lequel ils sont, que telle chose est ainsi, par conséquent ils ne sont pas à la première entrée, mais ils sont dans l'intérieur et admis dans la sagesse. Soit pour exemple, que le céleste consiste à penser et à agir par l'affection du bien ou par le bien : ceux qui sont dans l'affection du vrai examinent si cela est ainsi, si cela est possible, et ce que c'est ; et tant qu'ils sont occupés de doutes sur ce sujet, ils ne peuvent être introduits ; au contraire ceux qui sont dans l'affection du bien n'examinent point, et ne s'occupent point de doutes, mais ils disent que cela est ainsi, c'est pourquoi ils sont introduits, car ceux qui sont dans l'affection du bien, c'est-à-dire, les Célestes, commencent là où s'arrêtent ceux qui sont dans l'affection du vrai, c'est-à-dire, les Spirituels, de sorte que le dernier terme de ceux-ci est le premier terme de ceux-là ; aussi est-il donné aux Célestes de savoir, de connaître et de percevoir que les affections du bien sont innombrables, c'est-à-dire qu'il y en a autant que de sociétés dans le Ciel, et qu'elles ont toutes été conjointes par le Seigneur en une forme céleste, de manière qu'elles constituent comme un seul homme ; il leur est même donné de distinguer par la perception le genre et l'espèce de chaque affection. Ou soit cet exemple, que tout plaisir, toute béatitude, et toute félicité, vient uniquement de l'amour, mais que tel est l'amour, tels sont les plaisirs, la béatitude et la félicité : l'homme spirituel s'applique à découvrir si cela est ainsi, et si cela ne viendrait pas d'autre part, comme de la conversation, des entretiens, de la méditation, de l'érudition ; et encore, si cela n'aurait pas son origine dans la possession, dans l'honneur, dans la réputation, et dans la gloire qui en provient, ne se confirmant pas dans ce fait que toutes ces choses ne constituent nullement le plaisir, ni la béatitude, ni la félicité, mais que ce qui le constitue, c'est l'affection de l'amour qui est en ces choses ainsi que la qualité de cette affection : au contraire, l'homme céleste ne s'attache point à ces préliminaires, mais il dit que cela est ainsi ; aussi est-il dans la fin même et dans l'usage même, c'est-à-dire, dans les affections mêmes qui appartiennent à l'amour, lesquelles sont innombrables, et dans chacune desquelles il y a des choses ineffables, et cela avec une variation de plaisir, de béatitude et de félicité pour l'éternité. Soit aussi pour exemple, que le prochain doit être aimé d'après le bien qui est chez lui : ceux qui sont dans l'affection du vrai pensent, examinent et discutent pour savoir si cela est vrai, ou si cela est ainsi, ce que c'est que le prochain, ce que c'est que le bien, et ils ne vont pas plus loin, aussi se ferment-ils la porte de la sagesse ; au contraire ceux qui sont dans l'affection du bien disent que cela est ainsi ; aussi ne se ferment-ils pas la porte, mais ils entrent, et ils savent, connaissent et perçoivent d'après le bien quel est celui qui est le prochain de préférence à un autre, même dans quel degré il l'est, et que tous le sont à un degré différent ; ainsi, en comparaison de ceux qui sont dans la seule affection du vrai, ils savent, connaissent et perçoivent des choses qu'il est impossible d'exprimer. Soit encore pour exemple, que celui qui aime le prochain d'après le bien aime le Seigneur : ceux qui sont dans l'affection du vrai examinent si cela est ainsi ; et si on leur dit que celui qui aime le prochain d'après le bien aime le bien, et que, tout bien venant du Seigneur et le Seigneur étant dans le bien, quand quelqu'un aime le bien, il aime aussi le Seigneur de qui vient le bien et qui est dans le bien, ils examinent encore si cela est ainsi, même ce que c'est que le bien, si le Seigneur est dans le bien plus que dans le vrai ; tant qu'ils s'arrêtent à de tels examens, ils ne peuvent pas même voir de loin la sagesse ; au contraire, ceux qui sont dans l'affection du bien, connaissent par la perception que cela est ainsi, et aussitôt ils voient le champ de la sagesse qui conduit jusqu'au Seigneur. D'après cela, on peut voir d'où vient l'obscur chez ceux qui sont dans l'affection du vrai, c'est-à-dire chez les Spirituels, relativement à ceux qui sont dans l'affection du bien, c'est-à-dire, relativement aux Célestes ; mais toujours est-il que les spirituels peuvent passer de cet obscur dans la lumière, pourvu qu'ils veuillent seulement être dans l'affirmatif que tout bien appartient à l'amour pour le Seigneur et à la charité envers le prochain, que l'amour et la charité constituent la conjonction spirituelle, et que de là procèdent toute béatitude et toute félicité, qu'en conséquence la vie céleste est dans le bien de l'amour qui procède du Seigneur, et non dans le vrai de la foi séparé d'avec ce bien.

  
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