Le texte de la Bible

 

Genèse 4:2

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2 Elle enfanta encore son frère Abel. Abel fut berger, et Caïn fut laboureur.

Des oeuvres de Swedenborg

 

Arcanes Célestes #2417

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2417. Ne regarde point derrière toi, signifie qu'il ne devait pas se tourner vers les doctrinaux : on le voit par la signification de regarder derrière soi, puisque la ville était derrière Loth, et la montagne devant lui ; car la ville signifie le doctrinal, numéros 402, 2268, 2392 ; et la montagne désigne l'amour et la charité, numéros 795, 1430. Cette signification deviendra clairement manifeste dans l'explication du Vers. 26, où il est dit que son épouse regarda derrière lui et devint statue de sel. Chacun peut savoir que dans ces paroles, regarder derrière soi, il y a quelque Arcane Divin, et que cet Arcane est trop profondément caché pour qu'il puisse être vu. En effet, rien ne semble criminel à regarder derrière soi, mais toujours est-il que c'est d'une si grande importance qu'il est dit qu'il se sauverait sur son âme, c'est-à-dire qu'il veillerait à sa vie pour l'éternité, en ne regardant point derrière soi ; mais qu'entend-on par se tourner vers les doctrinaux, c'est ce qu'on verra dans la suite : ici, je dirai seulement ce que c'est que le doctrinal. Le doctrinal est double ; l'un concerne l'amour et la charité, et l'autre la foi ; toute Eglise du Seigneur, dans son commencement, tandis qu'elle est encore jeune fille et vierge, n'a d'autre doctrinal et n'aime aucun autre doctrinal que celui de la charité, car c'est le doctrinal de la vie ; mais l'Eglise se détourne successivement de ce doctrinal, au point qu'elle commence à le mépriser et enfin à le rejeter ; et alors elle ne reconnaît aucun autre doctrinal que celui qu'on nomme doctrinal de la foi, et quand la foi est séparée d'avec la charité, le doctrinal s'accorde avec la vie du mal. Telle fut l'Eglise primitive ou des nations, après l'avènement du Seigneur ; elle n'eut, dans son commencement, d'autre doctrinal que celui de l'amour et de la charité, car c'est ce doctrinal que le Seigneur à Lui-Même enseigné, voir numéro 2371 à la fin ; mais successivement après le temps du Seigneur, à mesure que l'amour et la charité commencèrent à se refroidir, le Doctrinal de la foi s'introduisit et avec lui les dissensions et les hérésies, qui augmentèrent en proportion qu'elles s'appuyaient sur ce doctrinal. Il en avait été de même de l'Eglise Ancienne, qui exista après le déluge et s'étendit sur tant de Royaumes, numéro 2385 ; elle ne connut non plus, dans son commencement, d'autre doctrinal que celui de la charité, parce que ce doctrinal concernait et pénétrait la vie, et par conséquent les hommes veillaient à eux-mêmes pour l'éternité ; mais toujours est-il qu'après un certain laps de temps, le doctrinal de la foi commença aussi à être cultivé chez quelques-uns d'eux, qui séparèrent enfin la foi d'avec la charité ; mais ceux-là étaient nommés Cham, parce qu'ils étaient dans la vie du mal, voir numéros 1062, 1066, 1073. La Très Ancienne Eglise, qui exista avant le déluge, et qui de préférence aux autres fut nommée l'Homme, fut dans la perception de l'amour pour le Seigneur et de la charité envers le prochain, par conséquent elle eut gravé en elle le doctrinal de l'amour et de la charité ; mais il y en eut aussi alors qui cultivèrent la foi, et lorsqu'enfin ils l'eurent séparée d'avec la charité, ils furent appelés Caïn, car une telle foi est signifiée par Caïn, et la charité l'est par Habel que Caïn tua, voir l'explication sur le Chapitre 4 de la Génèse. D'après cela, il est évident qu'il y a un double Doctrinal, l'un concernant la charité et l'autre la foi, bien qu'en eux-mêmes ils soient un, car le Doctrinal de la charité renferme tout ce qui appartient à la foi ; mais lorsque le Doctrinal ne se compose que des choses qui appartiennent à la foi, on dit qu'il y a un double doctrinal, parce que la foi est séparée d'avec la charité. Qu'aujourd'hui la foi ait été séparée d'avec la charité, c'est ce qui est évident, en ce qu'on ne sait absolument pas ce que c'est que la charité, ni ce que c'est que le prochain ; ceux qui sont dans le doctrinal seul de la foi, ne savent sur la charité envers le prochain rien autre chose, sinon qu'elle consiste à donner du sien aux autres et à avoir pitié de chacun, car ils appellent prochain tout homme sans distinction ; quand cependant la Charité est tout bien quelconque chez l'homme dans son affection et dans son Zèle, et par suite dans sa vie ; et le Prochain est tout bien chez les autres dont la charité est affectée, et par conséquent ceux qui sont dans le bien, et cela avec toutes les distinctions que le bien comporte. Par exemple, celui qui exerce la justice et le jugement, en punissant les méchants et en récompensant les bons, est dans la charité et dans la miséricorde. Il est dans la charité en punissant les méchants, parce qu'il est ainsi porté par zèle à les corriger de leurs défauts et en même temps à protéger les autres en empêchant que les méchants ne leur fassent du mal ; de cette manière, en effet, il pourvoit et veut du bien à celui qui est dans le mal ou à l'ennemi, et il pourvoit et veut du bien aux autres et à la République elle-même ; et cela d'après la charité envers le prochain : il en est de même de tous les autres biens de la vie. Le bien de la vie, en effet, ne peut jamais exister que d'après la charité envers le prochain, car ce bien considère la charité et la renferme. Puisqu'on est, comme il a été dit, dans une si grande obscurité sur ce que c'est que la Charité et sur ce que c'est que le Prochain, il est évident que le Doctrinal de la charité est au nombre des choses perdues, depuis que le Doctrinal de la foi a été placé au premier rang ; et cependant le Doctrinal de la charité était le seul qu'on cultivait dans l'Eglise Ancienne, au point que ceux de cette Eglise rangeaient par classes tous les biens qui appartiennent à la charité envers le prochain, c'est-à-dire tous ceux qui étaient dans le bien, et cela avec de nombreuses distinctions ; ils leur donnaient même des noms, et les appelaient Pauvres, Malheureux, Opprimés, Malades, Nus, Affamés, Altérés, Captifs ou Prisonniers, Voyageurs, Orphelins, Veuves ; il y en avait même quelques-uns qu'ils appelaient ! Boiteux, Aveugles, Sourds, Muets, Manchots, sans parler de plusieurs autres dénominations ; c'est suivant ce Doctrinal que le Seigneur s'est exprimé dans la Parole de l'Ancien Testament ; aussi y rencontre-t-on très souvent ces noms ; et c'est suivant ce même Doctrinal que le Seigneur a parlé Lui-Même, comme dans Matthieu 25:35-36, 38-39, 40, 42, 43, 44, 45, , et en beaucoup d'autres endroits. De là vient que ces noms signifient autre chose dans le sens interne. Afin donc que le Doctrinal de la charité soit restauré, il sera dit dans la suite, d'après la Divine Miséricorde du Seigneur, quel sont les hommes ainsi désignés, et en général et en particulier ce que c'est que la charité et ce que c'est que le Prochain.

  
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Des oeuvres de Swedenborg

 

Arcanes Célestes #2371

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2371. Et ils dirent : N'est-il pas venu seul comme voyageur, signifie ceux qui ont une autre doctrine et une autre vie : on le voit par la signification de voyager, en ce que c'est être instruit et vivre, et par conséquent la doctrine et la vie, numéros 1462, 2025. Ici, l'état de l'église est décrit tel qu'il est vers les derniers temps, quand il n'y a plus aucune foi, parce qu'il n'y a plus aucune charité, c'est-à-dire que le bien de la charité, parce qu'il s'est entièrement retiré de la vie, est aussi rejeté de la doctrine. Il ne s'agit point ici de ceux qui falsifient le bien de la charité, en l'expliquant en leur faveur, non seulement pour eux-mêmes afin d'être les plus grands, mais encore pour les biens du monde afin de les posséder tous, et qui s'arrogent les dispensations des récompenses, et corrompent ainsi le bien de la charité par divers artifices et par des moyens illusoires ; mais il s'agit de ceux qui ne veulent rien entendre au sujet des biens de la charité ou des bonnes œuvres, et qui ne s'occupent que de la foi séparée d'avec ces biens, et cela, d'après ce raisonnement qu'il n'y a que le mal chez l'homme, et que le bien qui vint de lui n'est en soi le mal et par conséquent ne renferme rien concernant le salut ; et que personne ne peut mériter le Ciel par quelque bien, ni en conséquent être sauvé par ce bien, mais qu'on ne peut l'être que par la foi d'après laquelle on reconnaît le mérite du Seigneur ; telle est le dernier temps, quand l'Eglise commence à expirer, la doctrine qui est en vigueur, et qui est enseignée avec ardeur, et saisie avec acclamation ; mais conclure de là qu'un homme peut avoir une vie mauvaise et une foi bonne, cela est faux ; il est faux aussi, parce qu'il l'y a que mal dans l'homme, qu'il ne puisse pas y avoir par le Seigneur un bien, dans lequel le Seigneur étant, le Ciel y est ici y est, et le Ciel y étant, la béatitude et la félicité y sont ; et enfin, parce que personne ne peut avoir du mérite par quelque bien, qu'il n'y ait pas par le Seigneur un bien céleste, dans lequel le mérite est regardé comme quelque chose d'énorme ; dans un tel bien tous les anges, dans un tel bien sont tous les régénérés, et dans un tel bien sont ceux qui perçoivent le plaisir et même la béatitude dans le bien lui-même ou dans l'affection du bien ; le Seigneur parle ainsi de ce bien ou de cette charité, dans Matthieu :

« Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Moi je vous dis : Faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent, afin que vous soyez les fils de votre Père qui (est) dans les Cieux. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de surcroît ? Les publicains mêmes ne font-ils pas ainsi ? » - , 45, 46, 47, 48 :

Dans Luc, il est dit la même chose, et il est ajouté : Faitez du bien, et prêtez sans en rien espérer ; alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut. » - :

Là est décrit le bien qui procède du Seigneur et qui est sans aucune fin de rétribution, aussi ceux qui sont dans ce bien sont-ils appelés les fils du Père qui est dans les Cieux et les fils du Très-Haut ; et comme le Seigneur est dans ce bien, la récompense y est aussi, dans Luc :

« Quand tu feras un dîner ou un souper, n'appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni les voisins riches, de peur que peut-être ils ne t'appellent à leur tour, et que (cela) ne te devienne une rétribution. Mais quand tu feras un festin, appelle les pauvres, les manchots, les aveugles ; alors tu seras heureux, parce qu'ils n'ont pas de quoi te rétribuer ; tu recevras la rétribution dans la résurrection des morts. » - Luc 14:12, 13, 14 :

Le dîner, le souper, le festin, c'est le bien de la charité, dans lequel il y a cohabitation du Seigneur avec l'homme, numéro 2311, aussi est-elle décrite par là, et l'on voit clairement que la rétribution est dans le bien même, parce que le Seigneur est dans ce bien, car il est dit que la rétribution sera reçue dans la résurrection des morts. Ceux qui s'appliquent à faire le bien d'après eux-mêmes, parce que le Seigneur l'a ainsi ordonné, sont ceux qui enfin reçoivent ce bien, et qui instruits ensuite reconnaissent par la foi, que tout bien procède du Seigneur, numéros 1712, 1937, 1947, et alors ils ont pour le mérite d'eux-mêmes une telle aversion, que quand seulement ils pensent au mérite, ils s'attristent et perçoivent que la béatitude et la félicité diminuent en proportion chez eux ; il en est autrement de ceux qui ne font pas le bien, mais qui mènent la vie du mal, en enseignant et en professant que le salut est dans la foi séparée ; ceux-là ne savent pas non plus qu'un tel bien peut exister ; et ce qui est étonnant, c'est que ceux-là même dans l'autre vie, ainsi qu'il a m'a été donné de le savoir par une expérience multipliée, veulent, par des bonnes œuvres quelles qu'elles aient été, dont ils se ressouviennent, avoir mérité le Ciel, parce qu'alors ils commencent à apprendre que le salut n'est point dans la foi séparée de la charité ; mais alors ils sont ceux de qui le Seigneur parle dans Matthieu :

« Ils me diront en ce jour là : Seigneur ! Seigneur ! N'avons-nous pas prophétisé par ton Nom ? Et n'avons-nous pas chassé les démons par ton Nom ? Et n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton Nom ? Mais alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de Moi vous qui faites des œuvres d'iniquité. » - Matthieu 7:22-23.

On voit aussi chez les mêmes qu'ils n'ont fait absolument aucune attention à toutes les instructions que le Seigneur a données tant de fois Lui-Même sur le bien de l'amour et de la charité, mais qu'elles ont été pour eux comme des nuées qui passent au-dessus de la tête, ou comme des choses vues dans la nuit ; par exemples les instructions qu'on lit dans Matthieu : - Matthieu 3:8-9 ; ; ; , ; Matthieu 9:13 ; Matthieu 12:33 ; Matthieu 13:8, 23 ; Matthieu 18:21-22, ; Matthieu 19:19 ; ; Matthieu 24:12-13 ; .

Marc 4:18-19, 20 ; Matthieu 11:13, 14, 20 ; , ; ; 43 à 49 ; ; Matthieu 8:8, 14-15; Matthieu 5:42 ; Matthieu 13:34, 35 ; Matthieu 14:14, 15, 20, 21, 23 ; , ; Matthieu 21:15-16, 17.

Ces choses et d'autres semblables sont celles qui ont été signifiées, lorsque les hommes de Sodome, c'est-à-dire, ceux qui sont dans le mal, numéros 2220, 2216, 2322, ont dit à Loth : N'est-il pas venu seul comme voyageur ? Et il jugera en jugeant ! C'est-à-dire, est-ce que ceux qui ont une autre doctrine et une autre vie nous instruiront ?

  
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