4215. Et il baisa ses fils et ses filles, signifie la reconnaissance de ces vérités et de leurs affections : on le voit par la signification de baiser, en ce que c'est la conjonction d'après l'affection, numéro 3573, 3574, par conséquent la reconnaissance, car où il y a conjonction par le bien et le vrai, il y a reconnaissance du bien et du vrai ; par la signification des fils, en ce qu'ils sont les vrais ou les vérités, numéro 489, 491, 533, 1147, 2623, 3773 ; et par la signification des filles, ici Rachel et Léa, en ce qu'elles sont leurs affections, c'est-à-dire, les affections de ces vérités, numéro 3758, 3782, 3793, 3819. Si baiser signifie la conjonction d'après l'affection, cela vient de la correspondance ; en effet, il y a une Correspondance du Ciel avec tous les organes et tous les membres du corps, comme on le voit à la fin des Chapitres ; il y a une correspondance des internes avec toutes les parties de la face, de là l'animus se montre avec éclat sur le visage, et l'animus intérieur ou le mental, dans les yeux ; il y a aussi une Correspondance des pensées et des affections avec les actions et les gestes du corps, et il est connu qu'elle existe avec tous les volontaires et aussi avec tous les involontaires ; en effet, l'humiliation du cœur produit la génuflexion, une humiliation encore plus grande et intérieure produit le prosternement en terre ; l'allégresse de l'animus et la joie du mental produisent le chant et le cri de triomphe, la tristesse et le deuil interne produisent les larmes et les sanglots, mais la Conjonction d'après l'affection produit le baiser ; par là il est évident que de tels actes externes, puisqu'ils correspondent, sont les signes des internes, et qu'en eux, ainsi que dans les signes, il y a un interne duquel ils reçoivent leur qualité ; toutefois chez ceux qui veulent déguiser les internes par les externes, de tels actes sont aussi des signes, mais de dissimulation, d'hypocrisie et de fraude, par exemple, les baisers ; en effet, chacun par des baisers veut montrer qu'il aime un autre de tout cœur, car il sait que les baisers viennent de là, et qu'ils appartiennent à la conjonction d'après l'affection, et parce que par ces baisers il veut persuader au prochain qu'il l'aime à cause du bien qui est en lui, lorsque cependant c'est pour soi-même, et pour son honneur et son profit, ainsi non pour le bien, mais pour le mal, car celui qui se considère comme fin, non comme fin intermédiaire pour le bien, et qui veut être conjoint avec un autre quant à cette fin, est dans le mal.