9272. Six années tu ensemenceras ta terre, signifie le premier état, quand l'homme de l'Église est instruit dans les vrais et dans les biens de la foi : on le voit par la signification de six années, en ce que c'est le premier état de l'homme qui est régénéré, numéro 9274 ; et par la signification d'ensemencer la terre, en ce que c'est quand les vrais et les biens de la foi sont semés ; que ce soit là ce que signifie ensemencer la terre, c'est parce que toutes les choses qui appartiennent au champ, aux semailles et aux récoltes, signifient des choses qui appartiennent à l'Église dans le commun, et qui appartiennent à l'homme de l'Église dans le particulier, c'est-à-dire, à l'homme régénéré par le vrai de la foi et par le bien de la charité d'après le Seigneur ; de là vient que le champ et l'humus, dans la Parole, signifient ceux qui dans l'Église reçoivent les vrais et les biens de la foi, comme le champ reçoit les semences ; c'est même pour cela que dans la Parole il est très-souvent parlé de champ, de semence, de semailles, de moisson, de récolte, de blé et de froment, et du pain qui en provient, outre diverses autres choses qui appartiennent au champ. Celui qui ne sait pas ce qu'il en est de l'état du ciel ne peut taire autrement que de croire que ces expressions, dans la Parole, sont seulement des locutions métaphoriques et des comparaisons, mais ce sont des correspondances réelles ; car lorsque les anges s'entretiennent de la régénération de l'homme par le Seigneur au moyen des vrais de la foi et des biens de la charité, il apparaît au-dessous, dans le monde des esprits, des champs, des terres ensemencées, des défriches et aussi des moissons ; et cela, parce, que ces choses correspondent : celui qui sait cela peut aussi savoir que ces choses ont été créées dans le monde selon les correspondances, car la Nature entière, c'est-à-dire, le Ciel avec le soleil, la lune, les astres, et la Terre avec les sujets de ses trois règnes, correspondent aux choses qui sont dans le monde spirituel, numéros 2993, 5116, 5377 ; et qu'ainsi la nature est le théâtre représentatif du Royaume du Seigneur, numéro 3483 ; et que c'est de là que subsistent toutes les choses qui sont dans le monde naturel, numéros 2987, 2989, 2990, 2991, 3002, 8211 : d'après cela, on voit clairement d'où vient que les choses qui appartiennent au champ, c'est-à-dire, qui sont semées dans le champ et récoltées du champ, signifient celles qui appartiennent à l'Église dans le commun et dans le particulier : que les comparaisons dans la Parole soient faites aussi d'après des choses qui correspondent, on le voit, numéros 3579, 8989. Qu'ensemencer la terre ou le champ, ce soit enseigner et apprendre les vrais et les biens de la foi qui appartiennent à l'Église, et que les récoltes soient les biens du vrai qui en proviennent, on peut le voir par un grand nombre de passages de la Parole, comme dans Ésaïe :
« Parce que tu as oublié le Dieu de ton salut, à cause de cela tu planteras des plantes agréables ; mais d'un provin étranger tu l'ensemenceras ; dans le jour ta plante tu feras croître, et le matin ta semence fleurir, un monceau (sera) la moisson au jour de la possession ; mais douleur désespérée (il aura). » - Ésaïe 17:10-11.
Ici il est fait mention de choses qui croissent sur la terre ; cependant il est évident que par elles sont entendues des choses saintes de l'Église, savoir, par planter des plantes agréables, des choses qui favorisent les affections ; et par ensemencer la terre d'un provin étranger, enseigner les vrais non-réels.
Dans Jérémie :
« Ainsi a dit Jéhovah à l'homme de Jehudah et de Jérusalem : Défrichez-vous une défriche, et ne semez pas parmi les épines ; circoncisez-vous à Jéhovah, et ôtez les prépuces de votre cœur. » - Jérémie 4:3-4.
Que semer parmi les épines, ce soit enseigner et apprendre les vrais, mais que les soucis du monde, la séduction des richesses et la convoitise étouffent ces vrais et les rendent infructueux, c'est ce qu'enseigne le Seigneur dans Marc 4:7, 18-19.
C’est pourquoi il leur est dit de se circoncire à Jéhovah, et d'ôter les prépuces du cœur, c'est-à-dire, de se purifier des choses qui étouffent et rendent infructueux les vrais et les biens de la foi ; que ce soit là ce que signifie se circoncire, on le voit, numéros 2030, 2056, 2632, 3412, 3413, 4462, 7045 : la même chose est signifiée par semer du froment et moissonner des épines, dans Jérémie, - Marc 12:13.
Dans Michée :
« Moi, je me suis fatigué à te frapper, à dévaster à cause de tes péchés ; toi, tu sèmeras, mais tu ne moissonneras point ; tu fouleras l'olive, mais tu ne t'oindras point d'huile ; et le moût, mais tu ne boiras point de vin. " - Michée 6:13, 15 ;
-semer et ne point moissonner, c'est être instruit dans les vrais de la foi, mais sans profit ; fouler l'olive mais ne point s'oindre d'huile, c'est être instruit du bien de la vie, mais néanmoins ne point vivre dans ce bien ; fouler le moût mais ne point boire de vin, c'est être instruit des vrais qui proviennent du bien, mais néanmoins ne point se les approprier : que ces choses de l'Église ou du ciel soient signifiées par ces paroles, on le voit clairement d'après ce qui précède, savoir, qu'ils étaient dévastés ainsi à cause de leurs péchés, car l'impie et le pécheur reçoivent l'instruction, mais ils la placent seulement parmi les scientifiques, qu'ils tirent de la mémoire pour obtenir de la réputation, des honneurs et des richesses, ainsi pour servir à un usage mauvais et à une fin mauvaise ; de là, les vrais et les biens dont l'homme a été instruit perdent la vie du ciel, et deviennent morts, et enfin mortifères. Dans Ésaïe :
« Heureux, vous qui semez auprès de toutes eaux, qui (y) envoyez le pied du bœuf et de l'âne. » - Ésaïe 32:20, - semer auprès de toutes eaux, c'est être instruit de toutes vérités qui servent à l'usage ; envoyer le pied du bœuf et de l'âne, c'est être instruit dans les biens et dans les vrais ex-ternes.
Dans le Même :
« A ceux qui viendront fera prendre racine Jacob ; il s'épanouira et fleurira Israël, en sorte que soient remplies les faces du globe de produit : de s'envoler contraints ne seront plus tes docteurs, et seront tes yeux regardant tes docteurs, et tes oreilles entendront une parole de derrière toi, disant : Voici le chemin, marchez-y : alors Jéhovah donnera la pluie de ta semence dont tu sèmeras la terre, et le pain du produit de la terre, et il y aura graisse et opulence : paîtront tes troupeaux en ce jour-là dans une prairie large ; et les bœufs et les ânes en travaillant la terre une mouture pure mangeront : et sera la lumière de la lune comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuple, comme la lumière de sept jours, au jour que Jéhovah bandera la fracture de son peuple, et que la blessure de sa plaie il guérira. “ - ;
-quand il est dit, dans ce passage, que Jéhovah donnera la pluie de la semence dont on sèmera la terre, et le pain du pro-duit de la terre ; que les troupeaux paîtront dans une prairie large ; que les bœufs et les ânes en travaillant la terre mangeront une mouture pure ; que la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et celle-ci septuple, quiconque réfléchit peut voir clairement que cela signifie des choses qui appartiennent à l'Église ; puis aussi l'instruction dans les vrais et dans les biens de la foi ; car il est dit :
« Seront tes yeux regardant tes docteurs, et tes oreilles entendront une parole de derrière toi, disant : Voici le chemin, marchez-y ; en effet, les docteurs sont ceux qui instruisent, et le chemin dans lequel ils devaient marcher est le vrai de la doctrine et le bien de la vie ; quant à ce que signifie spécialement chaque chose, on le voit clairement par la signification de la pluie, de la semence, du produit, de la terre, des troupeaux, de la prairie large, des bœufs et des ânes qui travaillent la terre, de la mouture qu'ils mangeront ; puis par la signification de la lumière, de la lune et du soleil, et aussi du septuple et des six jours : et comme ce sont des choses appartenant à l'Église, c'est-à-dire, à la doctrine et à la vie, qui sont signifiées, il est dit ensuite que cela arrivera au jour que Jéhovah bandera la fracture de son peuple, et qu'il guérira la blessure de sa plaie ; la fracture du peuple est le faux de la doctrine qui, par la méchanceté des docteurs, par les convoitises et par d'autres causes, se glisse peu à peu ; la blessure de la plaie est le mal de la vie par suite de ce faux. Puisque chez le peuple Israélite et Juif tout était représentatif des célestes et des Divins, les champs et les récoltes en étaient aussi des représentatifs, de même les vignes, les olivaies et toutes les plantations, de même les troupeaux de gros et de menu bétail, et aussi les montagnes, les collines, les vallées, les torrents, et tous les autres objets qui se présentaient à leurs sens ; c'est pour cela que, lorsqu'ils observaient et faisaient les statuts et les jugements, ils étaient aussi comblés de biens terrestres, selon les promesses faites çà et là dans la Parole, comme dans Moïse :
« Si dans mes statuts vous marchez, et mes préceptes vous observez et les faites, je donnerai vos pluies en leur temps, et donnera la terre son produit, et l'arbre du champ donnera son fruit. » - Lévitique 26:3, h : -et dans Zacharie :
« Le cep donnera son fruit, et la terre donnera son produit, et les deux donneront leur rosée ; et il arrivera que, de même que vous avez été malédiction parmi les nations, vous serez bénédiction. “ - Zacharie 8:12-13.
Le contraire arrivait, quand ils adoraient d'autres Dieux, car alors ces objets ne représentaient plus des célestes ni des Divins, mais des choses infernales et diaboliques ; c'est pourquoi il n'y avait plus alors ni fertilité ni produit, mais consomption et vastation, selon ces paroles dans Moïse :
« Si vous servez d'autres Dieux s'enflammera la colère de Jéhovah contre vous ; il fermera le ciel, afin qu'il n'y ait point de pluie, et que la terre ne donne point son produit. " - Deutéronome 11:17 :
Et dans le Même :
« Quand gras fut devenu Jeschurun, il regimba, et il abandonna Dieu ; ils sacrifient aux démons, aux Dieux qu'ils n'ont point connus ; c'est pourquoi le feu s'est embrasé dans ma colère, et il brûlera jusqu'à l'enfer le plus bas ; et il consumera la terre et son produit. » - Deutéronome 32:15, 17, 22.
Maintenant, d'après cela, on voit clairement ce qui est signifié par ensemencer la terre, et par le produit de la terre, et aussi d'où viennent ces significations ; on voit encore clairement ce qui est signifié par ces choses dans les passages suivants ; dans David :
« Jéhovah met le désert en étang d'eaux, et la terre de sécheresse en sources d'eaux ; il y fait habiter les affamés, afin qu'ils ensemencent des champs, et plantent des vignes, et qu'ils fassent fruit de récolte. » - Psaumes 107:35-36, 37.
Dans le Même :
« Tous les peuples Te confesseront, la terre donnera son produit ; Dieu nous bénira. » - Psaumes 67:6, 7, .
Dans Moïse :
« Jéhovah fait chevaucher son peuple sur les hauts lieux de la terre, et il le nourrit du produit des champs ; il lui fait sucer le miel de la roche, et l'huile du caillou du rocher.
Deutéronome 32:13.